L’ÎLE DE TORCELLO

Posté par Claudio Boaretto le 21 mars 2014

Quand le touriste visite Venise, après la place Saint Marc et le Pont du Rialto, s’inscrit obligatoirement au programme la visite des îles lagunaires les plus connues, Murano pour le verre, Burano pour la dentelle, et Torcello pour ses édifices religieux….

C’est à Torcello que je vous emmène aujourd’hui…. Une petite carte permet de situer Torcello sur la lagune Nord ; suivre la flèche rouge (Nord indiqué par la grosse flèche noire)….

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Pour plus de précision une foto satellite livrée par Monsieur Gogole permet de bien localiser Torcello par rapport à Burano, Venise étant à une petite heure de navigation….

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Torcello, c’était « la Venise d’avant » et formait un vaste complexe insulaire avec les iles de Burano, Mazzorbo, ainsi que les îles quasiment disparues aujourd’hui de Costanziaco et d’Ammiana, vaincues par l’érosion lagunaire. Le développement de Torcello trouve son apogée au Xème siècle :

« Au Xème siècle, Torcello compte 10 000 habitants, pas moins de 10 églises et plusieurs couvents. Important comptoir commercial, Torcello est l’île la plus puissante et la plus riche de la lagune. Les salines des marais de la lagune forment la base de l’économie de Torcello et son port se développe rapidement pour devenir un important marché au cœur des routes commerciales entre l’est et l’ouest de l’Europe. »

Le déclin de l’île :

« À partir du XIIème siècle, la lagune entourant Torcello s’envase. La navigation y devient progressivement impossible et la malaria s’y propage. Les habitants quittent alors l’île pour aller s’installer à Burano ou à Murano ou sur l’île de « rivus altus », la zone du futur Rialto où le pouvoir politique se déplace peu à peu. Torcello est désertée »….

Aujourd’hui, Torcello compte une soixantaine d’habitants permanents vivant de l’agriculture ou du tourisme et de la restauration( 4 restaurants sur cette petite île)…

Une dernière carte vous permet d’appréhender la topographie de l’île, la flèche rouge désigne l’embarcadère sur lequel le touriste débarque du vaporetto, il suit la route blanche bordée par le canal de Torcello jusqu’à la flèche bleue, (moins de 10 minutes de marche) où se trouvent la place et tous les monuments, l’église Santa Fosca, la cathédrale Santa Maria Assunta, et le musée…. Ce que je désigne par la flèche verte sont les marais envasés….

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Nous voilà donc à l’embarcadère….

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Où une « Vierge Marie » nous accueille sous le panneau « Torcello »….

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Quatre à cinq maisons sur la rive à notre bâbord….

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Sur tribord le canal de Torcello le long de la « Fondamenta dei Borgognoni »…. C’est ce canal que nous empruntons avec nos bateaux perso quand nous venons « nous faire un resto » à Torcello…

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Au loin nous apercevons le campanile, repère de l’île, en France nous le qualifierions d’Amer, pas de chance, il est en restauration…. Dommage, pour faire une « foto » plus sympa, il nous faudra attendre car quand les travaux commencent ici, il faut compter un an ou deux, voire plus pour en voir la fin….

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Nous empruntons la Fondamenta pour rejoindre le petit centre historique…. Au premier plan une petite gargote, au loin le « pont du diable » enjambant le canal….

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Je vous recommande cette petite gargote, le spritz est servi bien frais pour 2,50€ et vous pouvez déguster un « fritto misto » (friture de calamars, crevettes, sèches, ect .), installé au soleil, pour presque rien, c’est le p’tit resto le moins cher de l’île….

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Et voici le fameux « Ponte del Diavolo » le Pont du Diable, un des rares ponts sans parapet….

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Pour que vous sachiez tout, je dois absolument vous narrer la légende du Pont du Diable de Torcello que voici dans son intégralité :

« Durant l’occupation autrichienne, une jeune vénitienne tomba amoureuse d’un officier de l’armée d’occupation. La famille fit aussitôt obstacle à cet amour impossible et mit tout en œuvre pour mettre fin à cette histoire d’amour entre les deux jeunes gens. Ils éloignèrent la jeune fille de Venise mais elle trouva le moyen de revoir son amoureux en secret.

Un jour, le jeune officier ne se présenta jamais au rendez-vous de sa bien-aimée. Ne s’avouant pas vaincue, elle l’attendit jusqu’à ce qu’on lui révéla que son amant fut assassiné…. L’on ne sut jamais mais on pensa que la responsabilité en revint aux parents vu la haine qu’ils éprouvèrent pour son amoureux….

La jeune fille se laissa alors dépérir, elle ne mangea plus et resta recluse dans sa chambre…. Les parents, bouleversés de douleur, comprirent la grave erreur qu’ils avaient commise mais à laquelle ils ne purent plus remédier….

C’est alors qu’un ami de la famille communiqua à la jeune désespérée qu’il existait une possibilité de retrouver son amoureux. Il fallait alors consulter une vieille sorcière qu’il connaissait bien.

La jeune fille courut chez la sorcière qui accepta de l’aider. Cette dernière fit un  pacte avec le diable : le jeune officier reviendrait à la vie en échange de l’âme de sept nouveau-nés chrétiens, morts prématurément mais baptisés.

La jeune fille tellement désespérée  consentit  à ce pacte sans vraiment y réfléchir, aveuglée par son amour…. Le contrat fut stipulé et accepté, il ne restait plus qu’à trouver le lieu où interviendrait l’échange : le diable proposa le pont de Torcello, lieu isolé, relativement caché et surtout sans église à proximité….

Peu de jours avant Noël la jeune fille et la sorcière se rendirent au rendez-vous, dans la nuit, sur le côté droit du pont. Vers minuit, la sorcière donna à la jeune fille une pièce d’or et la manda au milieu du pont.

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La sorcière alors invoqua le diable qui se manifesta, noir et gigantesque, face à la jeune amante. Sans dire un mot, le démon montra de dessous sa langue une petite clé dorée, prit en échange la monnaie  d’or de la jeune fille et cracha la clé d’or dans l’eau, où l’ombre du pont se reflétait sous la lune….

A peine la clé toucha l’eau que l’autre coté du pont apparut le jeune officier autrichien. Alors la jeune fille descendit du pont, rejoignit son amoureux, souffla la chandelle et l’obscurité les envahit, les portant dans un lieu intemporel où ils purent vivre enfin réunis leur histoire d’amour sans être inquiétés….

Mais le diable voulut être payé. Sept âmes était le prix convenu…. Le diable et la sorcière s’accordèrent pour la terrible livraison : elle devait survenir la nuit du 24 décembre sur ce pont….

Le diable et la sorcière ne savaient pas qu’ils étaient épiés : caché derrière un buisson se trouvait un jeune homme qui, voulant sauver les sept nouveau-nés, pensait bien assassiner la sorcière. Il la suivit jusqu’à sa maison, et, quand il fut certain qu’elle s’était endormie, rapidement il mit le feu à la masure en bois et en paille ou dormait la vieille….

En peu de temps, la masure et la sorcière furent réduites en un petit tas de cendres….

Le diable, ne sachant rien de la mort de son adepte, le 24 décembre revint sur le pont de Torcello comme convenu et attendit en vain sa charge d’âmes chrétiennes….

Depuis lors, à chaque veille de Noël, un chat noir erre dans le voisinage du pont attendant que la vieille sorcière le rejoigne pour damner les sept âmes des enfants chrétiens, comme promis…. »

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Et voilà, vous connaissez maintenant l’histoire du « pont du diable », qui vous semble tout à fait crédible, évidemment…. Enfin, tout aussi crédible que l’enfer et le paradis, ou qu’un Jésus ressuscitant des morts trois jours après son agonie sur une croix….

Une maison fait face à ce pont de pierre et de brique…. (Il m’a fallu quand même demander, gentiment, aux deux touristes anglais assis sur le pont depuis une heure (et que l’on voit sur la première foto du pont) de bien vouloir lever quelques instants leurs fesses pour que je puisse le « fotografier », si bien que je n’ai pas pu le prendre sereinement et sous les angles que j’aurais préféré, les deux touristes en question attendant impatiemment de se rasseoir !….)

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Le long du quai, déjà quelques jardins fleuris en ce début mars….

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Le second pont en pierre de l’île, mais avec parapet….

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Encore un restaurant, moins économique mais fort agréable…

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Et son reflet sous le pont….

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Les  maisons et leurs cheminées à cloche typiquement vénitiennes….

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A notre tribord, la fameuse « Locanda Cipriani » ouverte en 1934 par Giuseppe Cipriani…. C’est ce dernier qui acquit en 1953 une petite parcelle de terrain sur l’île de la Giudecca, face à San Giorgio Maggiore, pour y fonder en 1958 le célèbre hôtel « Cipriani », un des plus luxueux au monde….

Le côté face de la « Locanda Cipriani » ….

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Le côté pile…. Rien qu’avec le prix du « couvert », (qui n’a rien à voir avec le « service », c’est-à-dire en Italie le droit de vous installer à une table et d’avoir une assiette (vide) et des couverts), vous pouvez manger un « fritto misto » à la gargote de tout à l’heure….

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Mais ce lieu est tout un symbole qu’il me faut raconter pour ceux qui l’ignorent :

La « Locanda Cipriani » fut l’endroit de passage de nombre de célébrités à l’époque : Elisabeth II d’Angleterre, le prince Charles et Lady Diana, Maria Callas, Charlie Chaplin, et bien d’autres…. Mais surtout le passage prolongé d’Ernest Hemingway….

Hemingway contraignit en 1949 Giuseppe Cipriani  à laisser la Locanda ouverte comme le rappelle son fils, Arrigo Cipriani, dans ses mémoires : 

« Hemingway était encore robuste et exubérant et de temps en temps, quand il trouvait quelqu’un plus ou moins de sa force, il le défiait, dans la bonne humeur, à la boxe dont il était passionné. A la fin du défi, il n’y avait ni vainqueur ni vaincu et cela se terminait toujours par une véritable beuverie. Si Hemingway semblait vivre librement dans la journée, il était d’une implacable précision dans son travail. A 22 heures il se retirait dans son appartement pour écrire, il voulait dans sa chambre 6 bouteilles d’Amarone, ce vin de Vérone. Cela durait toute la nuit ; au matin nous retrouvions les bouteilles vides…. Ce qui ne l’empêchait pas, souvent le matin très tôt, de partir à la chasse aux canards »….

Un homme de goût l’Ernest, car je dois vous avouer que l’Amarone, titrant à 15°, est mon vin italien préféré, mais six bouteilles par nuit, total respect !….

C’est là, à Torcello, qu’Hemingway écrivit le roman «Across the River and into the Trees» (1950), publié en français sous le titre Au-delà du fleuve et sous les arbres.

Une dernière foto panoramique pour tout voir le bel envers de la « Locandina Cipriani »….

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En arrivant sur la place de Torcello, c’est d’abord le musée et son petit clocher qui nous accueille….

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Il recèle des vestiges de l’histoire de Torcello, lapidaires, fragments de mosaïques et de céramiques, livres, documents, etc…

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L’église, la cathédrale et le campanile….

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Trop moche, je préfère l’église la cathédrale mais sans le campanile….

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L’église octogonale de Santa Fosca, et son magnifique portique à arcades surhaussées vénéto-byzantines appuyées sur des colonnes de marbres la reliant à la cathédrale, comme visible sur cette « foto »….

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Gros plan….

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Et l’on peut cheminer ainsi sous les arcades de l’église à la cathédrale….

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Santa Fosca vue depuis les jardins derrière l’église….

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Je ne vous parlerai pas de l’intérieur, car il est interdit d’y prendre des « foto », ce que j’ai du mal d’ailleurs à comprendre…. Que l’on interdise le flash, c’est normal, mais la « foto » ?!…..

A côté de l’église, la monumentale cathédrale de Santa Maria Assunta…. L’espace est trop petit en cet endroit et il n’est pas possible de prendre toute la cathédrale de face, faute de recul…. Au premier plan le baptistère et ses vestiges….

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Vue depuis l’intérieur….

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Florence Boaretto nous communique :

(Puisque Claudio, le reporter de cet article n’en parle pas, je reprends la main pour simplement dire que l’intérieur de Santa Maria Assunta est absolument magnifique et qu’il ne faut vraiment pas hésiter à payer les quelques euros que l’on vous demande pour y entrer: vous y verrez de magnifiques mosaïques des XI et XIIème siècles si je ne me trompe pas et un sol splendide rivalisant avec celui de la Basilique Saint Marc, celui-ci du XIIème. Les fresques en mosaïques sont passionnantes, personnellement j’y passe toujours beaucoup de temps, car les détails sont très intéressants. Voilà la description citée dans wikipedia:

“Il s’agit d’une sorte de poème complexe qui présente un récit synthétique de la rédemption et de la damnation. Les conséquences du Jugement dernier y sont envisagées pour l’ensemble de l’univers autant que pour les créatures individuelles. Se succèdent, en partant du haut, le Christ crucifié, le Christ rédempteur brisant les portes de l’enfer pour racheter l’humanité et le Christ dans sa mandorle, entouré des apôtres.

Les registres inférieurs sont garnis de scènes apocalyptiques…Ces scènes représentent la résurrection des morts, la lutte des anges et des démons pour la conquête des âmes après le Jugement, la pesée des âmes, les supplices infligés aux différentes sortes de pécheurs et la béatitude éternelle accordés aux élus.»  Giandomenico Romanelli – court extrait”

Ensuite je peux sûrement coller quelques photos publiques de wikipedia et je finis là ma petite parenthèse (Flo):

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Merci Flo pour ces précisions…..

Pour vous donner une idée de la cathédrale il faut s’éloigner un peu pour la prendre sur son travers….

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Ou son envers, « foto » difficile car en plein contre-jour, je me sers du campanile pour masquer le soleil….

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J’en profite pour m’éloigner relativement loin de la cathédrale, là où ne s’aventure pas le touriste moyen, pour vous faire découvrir les marais envasés….

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Cela nous donne une petite idée de l’envasement  au XIIème siècle de la lagune autour de Torcello, provoquant la malaria, le paludisme, et faisant fuir les habitants provoquant ainsi le déclin de l’île…..

Les rayons du soleil par moment font ressortir les couleurs….

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Au loin nous arrivons à distinguer les maisons colorées des pêcheurs de  Burano….

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Mais revenons sur la place, il ne faut pas rater le « Trono di Attila », le trône d’Attila…. Là encore, galère, au bout d’un long moment d’attente où les touristes se bousculaient presque les uns les autres pour se prendre en « foto » assis sur le trône, j’ai encore du demander courtoisement  s’ils voulaient bien laisser le siège libre quelques instants pour que je puisse le prendre sans personne assis dessus….

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Sinon, je crois bien que, contrairement à la légende, Attila ne s’est jamais assis sur ce trône, en revanche les religieux et les tribuns de l’époque rendaient la justice assis sur ce siège…. Un gros plan pour ne pas voir les pattes des touristes qui attendent pour s’asseoir….

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Mis à part ces monuments, j’éprouve autant de plaisir à shooter les maisons de Torcello au style indubitablement vénitien….

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Cette petite maison au bord du canal avec son pont privé en bois et son petit bateau à quai, hum, que ça fait envie !….

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Entre ces deux maisons sur la place,

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Une petite cour habitée par des statues….

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Et toujours les fameuses cheminées vénitiennes trônant sur le toit des maisons….

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Nous avons vu presque tout ce qu’il fallait voir, et, sur le chemin du retour je pensais reprendre calmement en foto le pont du diable, libéré, je l’espérais, de mes deux touristes anglais…. Quelle ne fut pas ma déception, c’était maintenant une dizaine de touristes assis sur le pont !…. Incroyable….

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Allez, je préfère shooter l’œil attentif de ce coq dans les herbes hautes….

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Surveillant ce chat à l’affut ; chat qui, s’il n’a pas la robe du Soriano, en possède toutes les caractéristiques, même morphologie, même tête aux grosses bajoues et les mêmes yeux verts couleur lagune….

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Claudio Boaretto

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VENISE, UN SOIR

Posté par Claudio Boaretto le 18 mars 2014

C’est avec un immense plaisir que je vous invite à lire le magnifique poème superbement écrit dans les règles de l’art par mon ami poète, Jean-Jacques Chiron….

chironpetit

Poème  inspiré par les images du soleil couchant sur la lagune vénitienne, images postées sur ce blog en décembre dernier….

VENISE UN SOIR

La nuit, avec lenteur, étend son baldaquin

Au décor sidéral où la lune se cambre.

Par fréquence, instamment, le vent se fait taquin.

Le couchant se révèle en une frise d’ambre.

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L’on ressent un besoin de printaniers beaux jours

En cette fin d’hiver au pied du campanile,

Le conforter ainsi par d’élégants atours

Et de cœurs animés d’une ardeur juvénile.

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Lors, semence d’amour au charme rémanent,

L’aquatique oasis offre en préliminaire

De flavescents reflets, messagers du ponant

Recouvrant d’un trésor l’espace lagunaire.

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Miroir de l’horizon au songe illimité,

La sainte place expose une intense dentelle,

Echo d’incandescence au sein de la cité

Tant sa beauté me porte à la croire immortelle !

 

Jean-Jacques CHIRON

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VENISE, UN GOÛT SPÉCIAL POUR CARNAVAL : LES FRITTELLE!

Posté par Claudio Boaretto le 11 mars 2014

Une fois n’est pas coutume, un article écrit par Florence, ma gourmande de fille :

A Venise le Carnaval a un goût spécial… il est de tradition de manger des «Frittelle», prononcez «frilé». Ce sont les beignets de carnaval de Venise depuis toujours.

C’est un beignet à base de levure de bière, rond et gros comme une petite pomme.

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Je me souviendrai toujours de la première fois que j’en ai mangé par hasard, je venais toujours en vacances chez mes grands parents vénitiens, 2 à 3 fois par an mais rarement pendant Carnaval.
C’était donc l’été et Venise était en fête, c’était le Redentore…
La ville se préparait à festoyer comme il se doit et je vois sur une vitrine d’une pâtisserie bar (oui ici les pâtisseries vous servent aussi l’apéro si vous le souhaitez!) « OGGI FRITOE »
Traduire : Aujourd’hui « Fritoe »(soit frittelle en vénitien).
Je demande à la vendeuse qui m’explique que ce sont les beignets spéciaux vénitiens de carnaval et de fête… Nous en achetons 3 avec Hugues et prenons notre vaporetto.
C’est à l’arrière du bateau, à l’extérieur, que nous ouvrons notre joli petit paquet et goûtons ces frittelle… Un délice! Un beignet certes, mais avec une croute épaisse marron et qui reste quand même tendre, un moelleux à l’intérieur, un petit goût sucré renforcé par de gros raisins secs et des pignons de pin qui ajoutent une note toute particulière à la chose.
C’était fini, nous étions conquis et nous sommes battus pour la 3ème !

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Maintenant que nous vivons ici, et que nous profitons des 10 jours de carnaval, nous avons pu en goûter et re-goûter, comparer toutes les pâtisseries de la ville et sans cesse nous cherchons la meilleure frittella… Mais tous les ans ça change, selon le pâtissier de la boutique et la qualité des ingrédients peut être?
Déjà nous bannissons tous ceux qui omettent les pignons de pin, ingrédient essentiel, puis il y a les trop grasses, les trop sèches, les trop dures…

Lorsque l’on se retrouve en famille ou entre amis pendant toute la période de Carnaval on apporte des fritelle à partager. Comme ce soir par exemple:

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La frittella de base est celle avec seulement la pâte, les raisins secs et les pignons.

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Mais ce n’est pas tout: il y a toutes les fritelle fourrées… Ah ces italiens! Toujours plus! Ma, tu n’aimes pas la vie? 
Ma préférée est celle avec de la crème fraiche montée dedans: 
FRITTELLA CON PANNA que je trouve plus légère que la classique FRITTELLA CON CREMA farcie avec une crème type crème pâtissière.

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Il y a aussi la FRITTELLA CON ZABAIONE avec une crème à l’alcool, souvent le Marsala. Ce zabaion est réputé pour ses vertus aphrodisiaques…

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Un prix spécial pour la FRITTELLA CON RICOTTA, une crème délicieuse, légère, j’adore!

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Voilà vous savez tout sur les frittelle! Si vous réservez par notre site un appartement ou une chambre d’hôtes chez nous pour le Carnaval 2015 nous vous dirons aussitôt où trouver les meilleures car les pâtisseries en réalité commencent la fabrication un mois avant carnaval et moi je trouve que c’est une super idée! Comme ça on a bien le temps d’en profiter! : )

Florence Boaretto-Husson

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L’ÎLE DE SAN PIETRO DI CASTELLO ET LA DERNIERE MAISON DE VENISE

Posté par Claudio Boaretto le 11 mars 2014

En vénitien nous disons l’île de « SAN PIERO DE CASTEO », située à l’extrémité orientale de Venise comme nous pouvons le voir sur la carte…. Au nord, les bassins de carénage, au sud, l’île de « Sant’ Elena »  avec la darse des voiliers de plaisance, à l’ouest le sestiere de « Castello » dont l’île fait partie intégrante, et à l’Est, la lagune juste avant l’embouchure de « San Nicolò » donnant sur l’Adriatique….

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Un petit zoom sur la carte pour examiner cela de plus près….

L’île, qui a la forme d’une olive, est reliée au sestiere de Castello par deux ponts…. Le pont de « Quintavalle » et le pont de « San Piero » qui donne directement sur l’ancienne basilique…. Cette île aux confins de la Sérénissime était autrefois relativement déserte, n’y circulait que les insulaires et de très rares touristes, mais depuis une quinzaine d’années un embarcadère de vaporetto est installé, que j’ai marqué d’une croix rouge sur la carte, ce qui fait qu’il est beaucoup plus facile d’atteindre l’île sachant que 4 lignes de « Motoscafi » s’y croisent…. Je désigne également d’une flèche bleue, la dernière maison de Venise, à l’extrémité Orientale de la Cité….

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Quand nous arrivons en « Motoscafo » (version plus petite et plus rapide du vaporetto) voici la première image que nous avons de « San Piero »…. La grande maison claire à droite, c’est la maison fléchée en bleue sur la carte précédente et nous distinguons en arrière plan le campanile de San Piero et la coupole de l’ex-basilique….

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En s’approchant nous voyons bien l’embarcadère et l’ultime maison de Venise….

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Que nous voyons mieux une fois pied à terre….

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Cette ultime maison de Venise n’offre aucun intérêt du point de vue architectural, mais elle me tient à cœur car c’est la maison natale de Linda Nicolaj, ma maman…. (J’ai d’ailleurs en juillet 2011 publié un billet sur les Nicolaj de Venise :  ici)

 C’est toujours avec un brin d’émotion que je passe devant cette maison et il me vient en mémoire tous les souvenirs que me racontait mia Mama sur sa première jeunesse dans ce quartier….  Par exemple, la porte d’entrée et la fenêtre par laquelle elle se sauvait pour plonger dans la lagune lorsqu’elle trompait la vigilance de ma grand-mère, la Nona Gemma….. c’était dans les années 30 du siècle dernier….

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Le petit escalier de pierre par lequel elle remontait après s’être baignée et faite copieusement disputée par sa mère….

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La rive le long du canal du Quintavalle où elle gambadait…. L’île d’ailleurs s’appelait Quintavalle, nom de la famille des premiers occupants de l’ile au  5ème siècle…. D’ailleurs ma mère ne disait jamais qu’elle habitait à San Piero, je l’ai toujours entendu dire qu’elle habitait à « Quintavalle »….

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La maison d’à côté où demeuraient ses petits copains et copines….

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La fin du quai, le bout de Venise, juste là où maintenant est installée la passerelle de l’embarcadère de l’ACTV, Agence Communale de Transports Vénitiens….

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Et après plus rien, sinon, derrière cette extrémité orientale de Venise, la lagune…. Vous comprenez bien que personne ne s’aventurait ici avant que l’ACTV n’y débarque ses passagers….

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Je profite au passage pour « shooter », juste en face, un cormoran séchant ses ailes en haut de la balise signalant les câbles Telecom….

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Continuons notre balade…. Nous arrivons sur le « campiello dei Pomeri », la petite place des pommiers…. Car si en italien une pomme se dit « una Mela », en vénitien nous disons « un pomo »….

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Un regret de ma part car j’ai toujours vu cette place remplie d’une quinzaine de chats devant la maison grise…. Mais depuis que la municipalité a éradiqué la gent féline à cause, parait-il, du sida du chat, la place est tristement déserte….

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Témoin ce chien couché qui semble s’ennuyer de l’absence des chats, mais ces derniers régnaient en maîtres sur le Campiello….

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Sur le côté droit de la place, derrière le mur, une maison traditionnelle avec son linge sur le fil, comme partout ici….

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Juste après ce campiello, nous arrivons au détour d’une calle, et là c’est clairement inscrit, « zone militaire, défense d’entrer »….

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Bon, vous me connaissez, pour un soixante-huitard attardé comme moi, « interdit d’interdire » et ce n’est pas les soldats de l’armée des militaires qui vont m’impressionner et m’empêcher de me promener sur l’ile natale de ma mère….  Non mais, on est chez nous !…. Je rentre et je tourne le coin pour découvrir une calle absolument déserte, pas de planton, pas de sentinelle, que dalle !….

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Mis à part une porte entourée de deux drapeaux….

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Commandement de la zone de phares de l’Adriatique, Venise….

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Ils doivent roupiller derrière, parce que, attention, si on sonne à la porte faut se faire reconnaitre, je traduis ;

« Pour l’ouverture du portail, sonner par l’intermédiaire du bouton et se positionner pour être visible, vers la caméra postée sur votre gauche dans l’angle en haut du mur d’enceinte »…. Z’ont peur ou quoi ?….

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Je continue mes investigations dans cette zone interdite, jusqu’au canal…. Là, quelques bateaux de la marine et le bâtiment militaire caché derrière le mur d’enceinte, surmonté d’une grande antenne….

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Nous continuons la promenade, vue du pont de Quintavalle depuis « Sant’ Ana », donc l’île de « San Piero » est face à nous….

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Un panoramique de ce beau pont de bois qui enjambe le large rio de San Piero….

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Une petite calle….

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Menant à une cour discrète….

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 La « Corte dei Preti », la cour des prêtres…. Mon ami Klod ne l’avait pas répertoriée cette « Corte » du bout de Venise….

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Une impasse faisant partie de cette « Corte »…

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Plus loin une autre impasse, bien verte….

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Le coin de la « ruelle derrière le clocher » où tous ceux qui veulent rejoindre l’ex-basilique sont obligés de passer s’ils proviennent de l’embarcadère ou du pont de Quintavalle….

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Et voilà encore quelque chose qui me chagrine…. Sur les « Nizioleti » (en vénitien : « les petits draps », ainsi que l’on appelle ces rectangles blancs  peints sur les murs) les noms des calle, des « campi », des « corte », etc.,  sont depuis toujours écrits en vénitien…. je remarque que celui-ci est écrit en italien :

« Calle dietro il Campaniel »

 Si le mot « Campaniel » (pour clocher) est bien vénitien « dietro il » est purement italien….

Il devrait être inscrit :

 « Calle dadrio el Campaniel »…. 

La raison en est qu’une adjointe au maire, responsable de la toponymie à la commune de Venise, a donné son aval l’année dernière pour « italianiser » les « Nizioleti » au fur et à mesure qu’on les repeignait, sous prétexte que les noms de rues devaient aussi servir aux touristes et aux étrangers…

Les Vénitiens sont alors restés bouche bée quand les « Rio Terà » sont devenus soudain des « Rio Terrà » ou quand les «sottoportego» sont  devenus «sottoportico» (porche en français)…. La révolte alors a grondé, groupes Facebook en tête, pétition à la clef, et la municipalité a du céder car même certains adjoints et conseillers municipaux étaient opposés à cette « italiannisation » des « Nizioleti »…. Mais ça et là, il reste des séquelles, d’ailleurs on voit bien que celui-ci a été repeint récemment….

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Nous voici enfin sur la grande place herbeuse de l’île, le « Campo San Pietro », là aussi nous devrions lire « San Piero »…. Elle se rejoint aussi directement en passant par le pont éponyme….

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Profil du pont, devant le mur d’enceinte de l’Arsenal….

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Et face à nous l’ancienne basilique de « San Piero de Casteo »….  

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J’adore les petites maisons rouges sur le côté, j’aimerais beaucoup y habiter…. Qui sait, plus tard ?….

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Nous nous approchons de cet édifice qui fut pendant longtemps la Basilique de Venise…. Déjà au VIIème siècle à cet endroit fut érigée une église…. San Piero de 775 à 1807 fut le siège de l’évêché et la Basilique de Venise…. C’est Napoléon, encore lui, qui a transféré la Basilique de San Piero à San Marco, cette dernière n’étant, jusqu’en 1807, que l’église privée du Doge en charge….

Sinon, c’est aussi en ce lieu où ma Maman fut baptisée, fit sa première communion et autres pitreries de l’église catholique….

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Un petit panonceau en italien, posté à l’entré nous apprend les informations élémentaires sur la construction de cet édifice religieux….

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N’oublions le « Campanil », légèrement penché comme de nombreux « Campanil » vénitiens….

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Entre les deux, le cloître avec son puits, dont voici l’entrée….

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Pas très entretenu, un peu « brut de décoffrage », mais le charme de l’ancien…..

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Des arcades, l’on aperçoit aussi bien le dôme de l’ancienne basilique…

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Que le « Campaniel »….

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Du « Campo San Piero », si l’on ne veut pas quitter l’île, nous sommes obligé de retourner sur nos pas…. L’île est petite et a la forme d’un olive comme on peut le voir sur la carte…. avant de s’appeler « Quintavalle », dans les temps plus anciens elle était connue sous le nom de « Olivolo »…. Les historiens se demandent encore si ce nom était dû à la forme de l’île ou à la culture présumée des oliviers….

Au détour d’une calle, une échelle enchaînée et cadenassée, de peur qu’elle ne soit subtilisée…. La confiance règne….

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Nous n’échappons pas à la madone nichée dans un mur, comme partout à Venise….

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Devant le Rio de San Piero, une nasse accrochée à une fontaine….

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Et le pêcheur qui la répare….

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Sur la rive de la « Fondamenta Olivolo » un plaisantin a installé un panonceau avec inscrit « Lungomare Saint Tropez »…. Ca fait au moins dix ans qu’il est là….

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Avant de reprendre le « Motoscafo »  pour rentrer chez nous, un dernier coup d’œil sur la « casa natale de mia Mama » qui nous a quitté à l’âge de 90 ans, il y a maintenant deux années….

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Et sur les vieilles marches de pierre qu’elle empruntait pour sortir de la  baignade….

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En espérant vous avoir fait découvrir le charme de cette petite île éloignée du centre hyper touristique de Venise….

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Où vous irez avec plaisir peut-être vous promener le long des quais de « San Piero de Casteo »….

Claudio Boaretto

Publié dans 05 Venise : balades & promenades | 23 Commentaires »

FLORENCE ET HUGO, PAR OLIA I KLOD

Posté par Claudio Boaretto le 3 mars 2014

Hier soir, ma fille, Florence, paraissait dans l’émission « Enquête exclusive » sur Venise, diffusée par M6…..

 Olia i Klod, (ou Olga et Claude), étaient présents à Venise pour le carnaval….

Vous connaissez Olga et Claude ?….
Lui est français, elle est russe…. Ce sont deux passionnés de Venise qui publient QUOTIDIENNEMENT un article en langue française sur Venise….  Un énorme et incroyable travail…. Ils sont même connus des vénitiens…. Vous trouverez l’adresse de leur célèbre site dans les liens de mon blog….

 Et bien sûr, ils ne ratent jamais le carnaval de Venise, j’ai déjà du les voir dans 3 ou 4 costumes différents….. Les voici hier après-midi, costumés en Arlequins, dans la via Garibaldi, avec Evelyne, ma compagne….

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Ou prenant la pose devant la serre des Giardini….

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Gros plan sur Klod….

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Gros plan sur Olia….

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Craignant le ton polémique de M6, Olia et Klod avait déjà prévu de publier, à minuit le soir même de l’émission, un article sur Flo et Hugo, intitulé :

« Florence et Hugues, tels que nous les connaissons »

Cliquez sur ce lien ci-dessous pour voir cet article :

http://oliaklodvenitiens.wordpress.com/2014/03/03/florence-et-hugo-tels-que-nous-les-connaissons/

Nous avons tous regardé l’émission à la maison chez Flo et Hugo et nous n’avons pas été déçu….….

Une dernière petite foto souvenir de cette soirée en espérant que vous n’ayez pas loupé l’émission….

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Et un grand merci à Olia i Klod…..

Claudio Boaretto

Publié dans 04 Venise : vie quotidienne | 6 Commentaires »

 

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