DINER DANS LE SESTIERE DE CASTELLO A VENISE
Posté par Claudio Boaretto le 29 septembre 2014
Tandis que Georges Clooney et Amal Alamuddin défraient la chronique people et font bombance dans les salons du Palace Cipriani, ce soir, dans un coin méconnu du «sestiere de Casteo», entre le «rio Sant’ Ana» et «Secco Marina», quelques vénitiens ont dressé la «tavoa dei amigi »…
En français : la table des amis… Nous sommes devant la « casa » de Stefania, ma cousine germaine… Les bouteilles sont sur la table…
Il faut déjà prendre les « antipasti » préparés par les dames dans la « casa »…
Les boulettes d’épinards et les « nervetti »….
La « coppa » et la « mortadella »…
Tout le monde est arrivé, nous nous mettons à table, bon appétit!…
Je voulais «fotografier» le plat de «polpette» (typiques boulettes de viande agrémentées à la sauce tomate) ainsi que les petites portions de polenta blanche recouvertes de champignons, mais trop tard, elles sont avalées…
Même les chats du quartier sont venus à la soirée… Le jeune noir et blanc qui d’habitude dort sur rebord extérieur de la fenêtre de la chambre de Stefania…
La chatte blanche albinos …
Qui voudrait bien se coucher dans le panier installé dans le soupirail par ma cousine…
Mais le pépère qui l’a squatté s’y trouve trop bien pour laisser sa place…
Tandis que « Momoï », le Soriano de Stefania, nous surveille depuis la fenêtre…
La soirée bat son plein, Elio a pris la guitare et les chansons démarrent…
Je vais vous présenter cette brochette de vrais vénitiens, d’abord le plus ancien de la soirée, Alberto, mon papà, malgré ses 96 printemps, il est de tous les coups…
Le plus jeune de la soirée dans les bras de sa maman Rachele, mère au foyer tant que l’enfant est en bas âge…
Son mari dont j’ai oublié le prénom, zut !…
La génération suivante, le jeune Diego dans les bras de Claudia sa maman qui travaille dans les cuisines des écoles…
Le papà Manuel, qui dirige la petite superette « Prix » du quartier…
Ma cousine germaine Stefania, son job ? Elle vend toutes sortes d’articles et de « souvenirs » aux boutiques de Venise, qui eux-mêmes les vendent aux touristes… ça va des vêtements, des tricornes pour le carnaval, aux bottes pour l’aqua alta…
Elio, le bohème, marginal, artiste, charismatique, un vrai gars de Castello, un jour pécheur, un jour menuisier, un jour peintre, un jour chanteur, enfin jamais à court de ressources…
De gauche à droite Alessandro et Bruno… Alessandro, c’est le voisin du dessus, pâtissier de son état, quand il vous ramène un «panetone» tout frais de sa fabrication, c’est un véritable délice… Bruno, c’est le voisin d’en face, conducteur de bateaux, ces bateaux qui transportent tout dans Venise et sa lagune…
L’épouse de Bruno, Monica, avec sa petite chienne Gwanda, elle travaille à la « Surintendance des Biens Culturels »…
L’épouse d’Alessandro, Quartia, qui bosse dans le magasin de vêtements de sa mère…
Renato, mon frère ainé, le maitre d’art créateur d’automates, il est né juste ici, dans la « casa » où demeure désormais ma cousine…
Mireille son épouse, ma «cognata», normande d’origine mais vénitienne d’adoption, elle tenait une crêperie boulevard Hausmann à Paris, accolée à la boutique-atelier «Mascarade» de Renato…
Mirco, qui tient le bureau de tabac de la Via Garibaldi, l’artère centrale de Castello…
Antonella, sa femme, qui travaille avec lui dans la boutique….
Bruno qui posséde une petite boite d’implantations téléphoniques…
Ivo, ingénieur et enseignant dans le domaine nautique, à la retraite mais d’une remarquable vitalité pour ses 77 ans…
Evelyne, ma douce compagne…
N’oublions pas Morgano qui sort du vétérinaire…
Elio a entonné les vieilles chansons vénitiennes que tout le monde reprend en cœur….
Le diner est presque fini, je n’ai même pas eu le temps de «fotografier» le plat de résistance, (hé oui, je n’ai pas toujours le Nikon à la main)… Au menu, une fois n’est pas coutume, travers de porc et saucisses… Ne reste plus que les reliefs dans les assiettes….
Et les patates !… elles arrivent dare-dare et seront avalées comme le reste…
Je m’éloigne un peu pour prendre dans mon objectif la tablée dans ce décor insolite, heureusement j’ai un flash qui éclaire jusqu’à 20 mètres…
Mirco a pris la guitare d’Elio et continue dans ce répertoire vénitien…
Tandis que les conversations vont bon train…
Et que le repas se termine sur le traditionnel « Tiramisu »…
Quant à Elio et Mirco, ils sont vraiment à fond !!!…
Même la voisine d’en face, au quatrième étage, profite de la musique…
Encore une soirée toute simple mais excellente dans sa convivialité et sa bonne humeur, bien loin du bling-bling des stars internationales et du luxe des Palaces étoilés du Canal Grande…
Claudio Boaretto
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