Aujourd’hui, nous allons sur la pointe méridionale du Lido… À l’endroit sur la carte où est inscrit « Lido-Pellestrina », du nom de la ligne de Ferry qui rejoint l’île du Lido à l’île de Pellestrina en traversant l’embouchure de « Malamocco »…

Zoom sur les « Alberoni », lieu-dit de ce bout de l’île, dérivé du nom ancien « Albaiones » de la racine latine « albus » (blanc) relative à la blancheur des dunes littorales… Rien à voir avec le faux ami « Alberi » arbres, comme je le crus un certain temps…
Quelques flèches pour situer la topographie des lieux :
La flèche rouge :
début de la promenade et l’embarcadère du Ferry
La flèche beige orangée :
terrain militaire
La flèche verte :
terrain de golf des Alberoni, 18 trous
La flèche bleue :
Oasi des Alberoni, zone naturelle protégée
Les flèches jaunes :
les travaux du MoSe censés protéger Venise de « l’Aqua Alta »
La flèche noire :
Le phare du bout de la digue soit un parcours aller-retour d’environ 5 kms…

À l’embarcadère (flèche rouge) les « Bricole » se reflètent joliment dans la lagune… Elles permettent au ferry de s’adosser et de s’amarrer…

Pour embarquer passagers, vélos, motos, voitures et autobus à destination de Pellestrina…

Notre regard est tout de suite attirée par la tour de contrôle maritime qui donne l’autorisation aux tankers et autres porte-containers d’entrer dans l’embouchure de Malamocco afin d’emprunter le canal des Pétroliers pour rejoindre le port industriel de Margherra…

L’embouchure de Malamocco, soit la sortie en mer, ou l’entrée en lagune…

Près de nous, une balise tribord…

Nous avançons sur la digue, à notre droite un bateau rentre au port, n’ayant rien d’un yacht luxueux comme on en voit sur les quais de Venise…

7 marins à bord y compris le pilote…

Et le matelot à la poupe…

À notre gauche, le phare de la « Rocchetta » (prononcez roketa)…

De l’autre côté de l’embouchure, l’île de Pellestrina et le lieudit « Santa Maria del Mare » (Sainte Marie de la Mer)…
Le petit point blanc désigné par la flèche jaune, c’est le Ferry qui revient vers nous, vers les « Alberoni »…

J’actionne mon zoom d’enfer pour l’avoir en gros dans mon objectif…

Nous continuons notre parcours et longeons, côté île, un petit fossé censé empêcher l’intrusion dans la partie militaire (flèche beige orangée)…

Je zoome sur la pancarte jaune :
« zone militaire »
« interdit d’accès »
« surveillance armée »
Tout à fait le genre de panneau qui m’énerve !… Si je n’étais accompagné de ma douce, j’y ferais une petite incursion, quitte à passer pour le touriste abruti avec son appareil « foto » qui « cause » pas italien… Mais le veto de ma compagne est catégorique…

D’ailleurs, si je ne m’abuse, le poste de garde doit être ce transat là-haut, non?…

Oh ! Mais je ne les ai pas vus arriver ! Ils sont vraiment trop forts !… Les voilà ! Les « soldats de l’armée des militaires », ils sont en tenue de camouflage caprine, il y a même une sentinelle grimpée dans l’arbre !…

Gros plan sur la sentinelle perchée… C’est un barbu, surement la légion étrangère…

Derrière ce terrain, une vue simultanée sur le phare de la « Rocchetta » et la tour de contrôle maritime…

Du côté embouchure, sur Pellestrina, nous apercevons les pharaoniques travaux de MoSe (MOdulo Sperimentale Elettromeccanico) (flèches jaunes)…
C’est un système intégré de défense formé de rangées de vannes mobiles escamotables permettant d’isoler la lagune de Venise de la mer Adriatique durant les phénomènes de hautes marées dépassant un niveau établi (110 cm) et jusqu’à un niveau maximum de 3 mètres… Il a malheureusement donné lieu à une corruption gigantesque et certains hommes politiques et grands entrepreneurs sont actuellement soit en prison soit devant les tribunaux…

Zoom…


Nous passons maintenant le long du golf abrité par une barrière végétale… Une trouée nous permet d’apercevoir les aires de jeu (flèche verte)…

Et les protagonistes n’échappent pas à l’inquisition de mon zoom aventureux…

Pas loin de nous un « Cormoran » fait trempette… Ces « corbeaux de mer », comme nous les appelons ici, sont la bête noire (évidemment) des valliculteurs car ils engloutissent leur propre poids de poissons par jour…

Tout juste le temps de capturer à la volée une aigrette dans mon objectif…

Et nous voici à la moitié de la digue, à l’endroit où elle s’avance complétement dans la mer… Cette digue est beaucoup moins fréquentée que celle de San Nicolò, à l’extrémité septentrionale du Lido… Particularité de cette digue, plusieurs cabanes de pêche y sont implantées…

Les anciennes bittes d’amarrage rongées par l’eau, le vent et le sel, mais encore bien costaudes…

Magnifiques ces cabanes de pêche, je m’y verrais bien au soleil en train de siroter un spritz… Tout au bout nous distinguons le phare…

Un repaire laissé par un pécheur pour retrouver ses nasses ou ses filets… Au large, les bâtiments en rade attendent l’autorisation d’emprunter l’embouchure de Malamocco…

Zoom à fond, « foto » pas très nettes car sujets fort éloignés, ils sont bien à 2 ou 3 miles nautiques… Un porte-containers…

Et un tanker, on voit même qu’il a jeté l’ancre…

Nous voici enfin au but, le phare, servant aussi de balise tribord, d’où sa couleur verte… (flèche noire)

Protégé par ces énormes blocs de béton moulés en trois parties pour s’enchevêtrer les uns aux autres et résister à l’assaut des vagues et des tempêtes…
Juste devant les pierres blanches d’Istrie, une plaque couleur cuivre attire notre attention…

C’est une plaque in memoriam à un adepte de la pêche sous-marine…
Traduction :
DANS LA MER VOLE
Vole… Sans Respiration, Instants de joie pure
Ensemble à des amis vrais, amis de mer
FRERES DANS LA MER
comme poissons d’un même banc
Ciao Christian
Waouh… Ça me fout la chair de poule…

Nous prenons le chemin du retour… à la fin de notre balade, le soir commence à tomber… Un remorqueur rentre en lagune sous les reflets mordorés du soleil couchant…

Moins d’une demi-heure plus tard, le ciel s’empourpre devant le ferry de retour à l’embarcadère des Alberoni…

C’est une « barca » qui traverse maintenant dans les reflets de la lagune…

Nous avons alors le privilège d’assister à un magnifique coucher de soleil lagunaire…

Pour conclure la balade, ce « Tramonto » mérite sans nul doute un second cliché…

Claudio Boaretto