Littéralement en français :
« ARCHIPEL DE LA MADELEINE » à bord du « DAUPHIN 1939 »…
Pour le jeudi de nos vacances sardes, nous tenions absolument à faire une petite croisière autour des îles de cet archipel situé aux confins de la Sardaigne du nord…
Malheureusement, n’étaient proposés que des bateaux à touristes embarquant plus de 100 à 150 personnes, avec haut-parleurs insupportables à bord, et que l’on débarque sur les îles comme des troupeaux suivant le guide et son drapeau…
Très peu pour nous qui en sommes déjà saturés à Venise…
Cherchant opiniâtrement, par bonheur nous avons trouvé la perle rare :
la possibilité d’embarquer sur le « Delfino 1939 » !…
Comme son nom l’indique, ce bateau fut construit en 1939 à Riva Trigoso près de Gênes et, comme tous les « Rivanetti », utilisé pour la pèche à la sardine…
Autour des années 1970, il fut transféré en Sardaigne et affecté au transport de bétail et de fromages entre l’île et le continent…
Aujourd’hui, restauré avec soins et passion, il conserve le charme des anciens voiliers permettant à des amateurs comme nous de découvrir l’archipel de la « Maddalena » depuis son bord…

Seulement il y avait un hic ;
ce bateau n’effectuait la croisière qu’avec 8 passagers à bord, nous n’étions que 4 plus notre bébé Charlotte qui, bien sûr, ne comptait pas dans le nombre… Heureusement, Flo, grâce à sa force de persuasion due à son métier d’avocate alliée à son charme féminin, su convaincre le skipper de nous embarquer pour la journée, sans frais supplémentaire… Youpi !…
Le bateau est encore à quai à « Cannigione » que Flo l’a déjà investi en répandant ses affaires partout, (c’est presqu’un don chez elle)…

En accord avec le skipper, nous établissons notre route et zappons les îles de la « Maddalena » et de « Caprera » que nous avons déjà sillonnées de long en large…
j’ai réuni deux bouts de la carte pour vous montrer, comme à mon habitude, notre trajet jalonné de petites flèches bleues, (excusez pour la pliure, mais cette carte nous a beaucoup servi)…

C’est parti, cap droit devant !…

Le « marinaio » (le matelot) remonte les « parabordi » (les pare-bats)…

Les passagères sont installées et Flo toujours connectée, le boulot c’est le boulot, même en vacances…

Sur bâbord, une des plages de Cannigione et le chouette resto en bord de rive, super sympa, où nous avons diné le samedi soir de notre arrivée… Trop bon et pas trop cher, nous y sommes retournés 2 jours après…

Nous quittons le golfe de « Cannigione »…
La poupe de notre beau bateau avec le skipper à la barre…

Toujours droit devant…

Nous doublons le phare du « Capo d’Orso »…

Et ses rochers torturés…

Navigation prudente, des cailloux partout, mais le skipper, natif de la « Maddalena », connait l’archipel comme sa poche…

Nous approchons de l’île de « San Stefano », notre première escale et flèche numérotée 2 sur la carte…
« San Stefano », en dialecte sarde « Sàntu Istèvene », est sur notre tribord, le skipper nous désigne une ancienne carrière de granit blanc qu’il désire nous faire visiter et où demeure le buste d’une ancienne statue abandonnée depuis la dernière guerre mondiale, (flèche rouge)…

Zoom…

Nous nous dirigeons vers les anciens quais de l’île construits du temps où les carrières de granit étaient encore en activité…

Et voilà notre joli bateau accosté…

En marche vers les hauteurs de cette île pratiquement déserte qui mesure 3 kilomètres carrés, pour rejoindre la carrière…
Sur la gauche, les anciennes maisons où logeaient les mineurs…

La carrière, le fameux buste et les anciens rails du train qui descendait les blocs de granit sur le quai…

Cette carrière était d’excellente qualité et très renommée… Son granit, exporté dans le monde entier, a servi entre autres à la construction de l’Empire State Building de New York…
Sur l’arête des blocs restés sur place, nous distinguons encore les traces des coins en fer enfoncés progressivement à la masse par les mineurs pour faire éclater la roche…

Quant au buste, il devait surplomber une monumentale statue de 9 mètres de haut commandée par Benito Mussolini, comme nous explique notre skipper…
Elle représente le portrait de son gendre, Gian Galeazzo Ciano, comte de Cortellazzo e Buccari, ministre des affaires étrangères de 1936 à 1943 et membre éminent du parti fasciste dont il fut le vice-secrétaire…
La statue fut abandonnée à la chute du régime…
Bon ben, on n’en pleurera pas, loin s’en faut !…

Nous marchons sur un tapis de petites pierres de granit blanc…
Et là, il faut l’œil du chasseur pour débusquer un animal…

Une vraie curiosité, un criquet revêtu de sa tenue de camouflage couleur granit…

Nous redescendons vers notre beau bateau, ho ho !…

Pour reprendre notre croisière…

Le « Marinaio » enroule les bouts d’amarrage, à plat sur le pont, dans les règles de l’art…

Nous croisons la famille Cormoran…

Qui apparemment n’aime pas être dérangée, un plouf !… et tous sous l’eau…

Nous passons entre « la Maddalena »…

Et « Palau », là où les ferries se croisent…

Après « Palau » nous longeons la côte où sont édifiées de somptueuses villas…

Zoom…
Notre skipper nous indique que celle-ci est la villa du Maire de Moscou…
Apparemment les maires russes seraient mieux payés qu’en France ou auraient-ils des revenus occultes ?…

C’est un vrai festival de luxueuses demeures, tantôt dans la verdure…


Tantôt dans les rochers…


« Fotografiées » par les petits bateaux de passage…

Nous doublons le phare de la « Punta Sardegna »…


Pour nous diriger vers « l’Isola Spargi » notre seconde escale…

Très loin, sur notre tribord, (je suis à fond de mon téléobjectif) les trois îles plus au nord de l’archipel que nous rejoindrons plus tard dans l’après-midi…
Il faut savoir que l’archipel de la « Maddalena » est un parc national protégé…

Nous arrivons sur « Spargi », au rocher dit de la « Strega », (la sorcière)…
Nous distinguons bien le nez crochu de la sorcière sous son bonnet de granit…

Nous nous trouvons devant une eau d’une extraordinaire limpidité avec de magnifiques couleurs allant, selon les fonds, du vert émeraude au bleu outremer…

Nous sommes béats d’admiration, les plaisanciers viennent mouiller dans ces petites criques rien que pour le plaisir des yeux…

Mes « foto » ne sont pas « photoshopées », parole d’homme, ce sont les vraies couleurs, qui sont encore plus lumineuses quand on les voit sur place…

Un bateau commercial a largué son trop plein de touristes pour faire trempette sur la plage de sable blanc…
Dommage, ça gâche un peu la pureté du paysage…

Nous nous éloignons vers des endroits moins fréquentés…

Tandis que Charlotte s’est endormie à l’ombre…

Nous approchons d’une petite crique, notre seconde escale, (la flèche numérotée 3 sur la carte)… Le « Marinaio » ressort les « parabordi »…

Toujours curieux, sur ma carte je me fais expliquer exactement où nous sommes par le skipper ; la crique est désignée par la flèche rouge …


Accostage en douceur sur un petit quai isolé qui n’attendait que nous


La mer est émeraude…

Nous mettons pied à terre pour une petite promenade et profiter de la fraicheur de l’eau transparente…


Je shoote le bateau depuis les hauteurs…

Tandis que l’équipage prépare le déjeuner…

Après l’antipasto à base de céleri et fromage de chèvre frais, ils nous ont mijoté un plat de spaghetti aux fruits de mer, un vrai délice… je ne sais pas comment ils ont pu faire cela, c’était tellement bon que j’ai même oublié de « fotografier » le plat…
En revanche, les poissons arrivaient comme des éclairs pour avaler les morceaux de pain que nous leur jetions…
Difficiles à shooter, j’ai dû régler mon appareil en mode « mitraillette »…


Monsieur « Gabbiano Reale » (goéland) passant par-là s’est montré fort intéressé par le pain, mais pas assez rapide pour les poissons…

Un petit café et nous voilà reparti vers les îles de « Budelli », « Santa Maria » et Razzoli »…

Le vent se lève un peu, la mer commence à se former…

Mais la « moussaillone », Charlotte, garde bon pied, bon œil, une vraie vénitienne…

Nous commençons à prendre les embruns en plein face, si personnellement j’adore ça, mon « Nikon », lui, il n’aime pas, mais vraiment pas du tout !…
Le reportage « foto » s’arrête donc là, sachant que le retour fut aussi agréable que l’aller…
Nous voici au bout de ce quatrième et dernier volet de nos aventures sardes dont nous garderons un très beau souvenir…
Claudio Boaretto