UN PETIT CIRQUE FAMILIAL AU LIDO DE VENISE
Posté par Claudio Boaretto le 23 août 2015
Quand les petits vénitiens, accompagnés de leurs parents, veulent aller au cirque, il faut qu’ils prennent le vaporetto jusqu’au Lido, du côté de San Nicolò, près de l’embarcadère du ferry, dans l’aire spécialement aménagée pour les fêtes foraines, où s’est installé en ce mois d’aout et pour une quinzaine de jours ce petit cirque familial au nom ronflant de :
« Niuman Circus »…
(Serait-ce une italianisation de « new man » ?)…
Mais, en tous les cas, voici un bien joli petit chapiteau…
C’est exactement le style de petits cirques classiques itinérants que nous pouvons rencontrer en France, dans nos campagnes, que ce soit en Lorraine, en Normandie ou ailleurs…
Pour moi, un joli souvenir de jeunesse et un spectacle à ne pas manquer à l’époque, lorsque la télévision n’avait encore pas envahi tous les appartements, toutes les maisons…
Nous n’avons pas résisté à la tentation d’aller revoir cette petite scène de notre enfance…
Une fois à l’intérieur, la piste d’un diamètre de 13,50m nous accueille… 13,50m est la dimension traditionnelle de la piste de cirque…
Pourquoi cette dimension ?…
En tant qu’ancien cavalier je vous explique :
Les premiers spectacles de cirque, datant aux environs des années 1770, étaient des spectacles exclusivement équestres… Le dresseur, au milieu, devait pouvoir atteindre les chevaux tout autour de la piste avec sa chambrière…
Heu, tout le monde sait ce qu’est une chambrière ?…
Non, ce n’est pas une femme de chambre !…
Monsieur Larousse nous le précise :
« long fouet, utilisé depuis le centre de la piste par les dresseurs de chevaux non montés, et, dans un manège, par le professeur d’équitation »…
En résumé, c’est la longueur de la chambrière qui a déterminé la dimension internationale de la piste de cirque…
Le « Niuman Circus » n’échappe pas à la règle et respecte la tradition…
Le personnage indispensable, le roi de la piste, le clown !…
La petite troupe, vêtue en gitan…
Premier numéro : le jongleur…
(Les couleurs n’arrêtent pas de changer, et les artistes de remuer, dans souvent peu de lumière, ça passe du très clair au très foncé, le technicien lumière que l’on voit à droite derrière son pupitre s’amuse comme un petit fou… Un vrai casse-tête pour le « fotograf » amateur que je suis, sitôt que je mets au point un réglage, ça change, c’est la galère…)
Après le jongleur, le lanceur de couteaux…
Nous sommes dans la pure tradition circassienne…
Non, elle n’est pas blessée, c’est la seconde gitane qui prend la pose…
Quelques tours de pistes avec un beau cheval noir qui, après son numéro, salue le public…
Le lanceur de couteaux s’est changé, et le voilà revenu en jongleur…
Qui jongle aussi avec sa bouche et deux petites balles qu’il envoie en l’air en soufflant et rattrape consécutivement…
Puis les anneaux, il a terminé le tour avec 9 anneaux, une performance…
Le clown Auguste revient avec un partenaire, un petit Auguste !…
C’est le grand-père et le petit-fils…
La gitane s’est transformée en ballerine pour nous offrir quelques pointes et quelques pas de danse…
Ballerine qui devient trapéziste…
Elle est tout en haut du chapiteau, sans filet au sol…
Prise de risques…
Juste un grand écart et une chute de reins qui empêche une chute au sol…
Bravo !…
C’est le tour du quatuor d’ânes…
Un tour de piste à l’endroit…
Un tour de piste à « l’engauche »…
Ah oui, au Lido, il y a eu une campagne de dénigrement sur Facebook contre ce cirque sous prétexte qu’il utilise des animaux et que, par conséquent, ils seraient maltraités…
Encore des donneurs de leçons et des prêcheurs de morale qui n’y connaissent rien !…
Les animaux sont dressés pour travailler, tout comme ils sont dressés pour des concours hippiques ou des concours complets ou des concours de dressage… Il n’y a aucune maltraitance…
Il en de même que cela soit des chevaux, des ânes, des chiens, etc.…
C’est aussi le système travail-récompense…
D’ailleurs le dresseur de ce cirque, à la fin de chaque numéro, donne discrètement une friandise aux animaux…
Évidemment, cela ne nous a pas échappé…
Alors, laissons baver les mauvaises langues, sur moi, elles ont provoqué l’effet contraire et m’ont poussé à venir payer ma place et voir le spectacle, un peu comme un geste du « Coyote Solidaire »…
Et les ânes de saluer le public…
Le premier jongleur du tout début est revenu en funambule…
Nous sommes vraiment en plein dans les numéros du cirque classique exécutés par une famille d’enfants de la balle…
Et c’est le second jongleur, lanceur de couteaux qui lui sert de partenaire…
Il tient devant lui, au bout d’une perche, un double tapis que le funambule saute avec brio…
Notre danseuse trapéziste est de retour pour de l’acrobatie au sol…
Belle démonstration…
Et revoici le cheval noir accompagné d’un poney tout aussi noir…
Après mille circonvolutions sur la piste, tout le monde se couche…
(Et ces lumières qui n’arrêtent pas de changer)
Vous aurez remarqué la coiffure blonde platine en haut du crâne du dresseur…
Et la représentation se termine sur un dernier salut de Monsieur Cheval Noir…
Après une heure et demie de spectacle, l’équipe au complet vient nous saluer… (ils ne sont pas nombreux)…
Et ils ont encore changé de costumes…
J’ai entrevu la grand-mère costumière dans les coulisses…
Ils se présentent tour à tour…
Sans oublier le technicien son et lumière, (qui m’a donné tant de tracas)…
Et, comble de politesse, ces enfants de la balle vont s’aligner devant la sortie pour donner l’au-revoir à chaque spectateur…
Chapeau les artistes !…
C’est vraiment le cirque familial et nous sommes contents de les avoir applaudis…
La magie du cirque, même modeste, fonctionne toujours…
Honte à leurs détracteurs…
Claudio Boaretto
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