LE « PALINURO » FAIT ESCALE À VENISE
Posté par Claudio Boaretto le 29 octobre 2015
Le « Palinuro », « c’est un fameux trois mats fin… »…
Heu, non !…
J’arrête immédiatement,
J’avais déjà commencé mon billet illustré sur le « Belem » par cette même phrase…
il faut que j’arrête de radoter…
Trouvons une expression plus appropriée :
Le « Palinuro », c’est un joli trois-mâts goélette…
Le terrien demandera, un trois-mâts goélette, c’est quoi ?…
C’est un voilier dont le mât de misaine (à l’avant) a des voiles carrées, le grand mât (au centre) et le mât d’artimon (à l’arrière) des voiles auriques, je préciserais même, des voiles auriques à cornes…
Maintenant si vous ne savez pas ce que sont les voiles auriques, pour ne pas me répéter, référez-vous au début de mon article sur le « Belem », qui lui est un trois-mâts barque…
Voici le lien :ARRIVEE DU BELEM, VOILIER TROIS MÂTS BARQUE, à VENISE
Nous voyons bien sur la « foto » ci-dessous la différence entre le mât de misaine et les deux autres mâts…
Quelques détails techniques :
Longueur hors-tout : 69 m
Longueur de la coque : 59 m
Longueur à la flottaison : 50 m
Largeur maximale : 10,1 m
Tirant d’eau maximal : 4,8 m
Tirant d’air : 30 m
Surface maxi de voilure : 1070 m²
Avant d’être, depuis 1951, un navire école de la marine militaire italienne, c’était un morutier baptisé « Commandant Louis Richard », construit en 1934 dans les chantiers navals de Nantes, armé par la « Société de Pêches Malouines » et destiné à la pêche en Terre-Neuve…
Rebaptisé par la marine italienne « Palinuro », personnage de la mythologie romaine représenté sur la figure de proue, prolongée par deux grandes frises dorées des deux côtés de l’étrave du bâtiment…
Zoom…
« Palinuro », du latin « Palinurus », était le mythique barreur du navire qui ramena Énée, fuyant Troie envahie par les grecs, jusqu’en Italie…
Comme on le voit sur cette « foto » de face, il tient dans ses mains un « aviron de gouverne »…
Allons jeter un petit coup d’œil à bord histoire de prendre quelques clichés…
Par rapport à l’origine, la dunette a été très rallongée pour les besoins du navire école ; 6 marins et officiers et 75 cadets, ça fait du monde au bord…
Sous la dunette, la cale à poisson est transformée en poste d’équipage que nous ne pourrons pas voir, car, malheureusement, la visite n’est autorisée que sur le pont et la dunette…
Les cordages aux pieds de chaque mât sont toujours aussi impressionnants sur ces vieux gréements…
Chaque drisse, chaque écoute a sa fonction clairement définie pour éviter les erreurs…
La cloche et la devise :
« Faventibus Ventis »
(que les vents te soient favorables)
La timonerie avec sur la droite les commandes du moteur
(car il y a aussi un moteur sur ce voilier)
Le timon…
Les canots pour descendre à terre quand le voilier est mouillé en rade…
Ils sont accessibles depuis la dunette, en arrière-plan le « Palazzo ducale »…
Sur les deux côtés de la dunette, les postes avec compas…
À tribord…
Comme à bâbord, avec vue sur « San Giorgio Maggiore » et la « Salute »…
Un des compas…
Un petit bonjour au matelot d’astreinte…
Pas de pompon sur le bâchis en Italie, dommage pour les filles…
Les cabestans, sur ce navire-école pas de moteur électrique, il faut étarquer à la force des bras… On met les pièces de bois dans les gueules rouges et il faut 4 hommes pour la manœuvre…
Les petits bloqueurs en bas permettent de ne pas laisser filer les drisses…
Le grand mât vu du pied ou presque…
Le mât de misaine a quand-même plus de « gueule »…
Tout en cuivre le « tableau de présence » des officiers…
Le cuivre est tellement poli que nous avons l’impression d’être devant un miroir…
Nous voyons par exemple que le commandant est à bord…
Nous redescendons à terre…
Le « Palinuro » est peint comme « l’Amerigo Vespucci », le second navire-école de la marine italienne, avec de faux sabords en noir…
(Les sabords, du temps des corsaires, étaient les ouvertures sur les côtés des navires par lesquelles passaient les fûts de canons)…
Le nom à la poupe, comme le veut l’usage et la réglementation…
Avec la « Salute » en arrière-plan…
Au revoir, joli bateau, tu étais là ce week-end, tu ne seras plus là demain matin, mais tu es toujours le bienvenu car tu ne déparais jamais sur les quais de la Sérénissime, à l’inverse de ces immeubles flottants, trop laids hélas, qui traversent encore notre lagune…
Claudio Boaretto
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