LES PLONGEURS DE LA LAGUNE DE VENISE
Posté par Claudio Boaretto le 21 février 2018
Un petit clin d’œil aux deux principaux plongeurs que nous apercevons quotidiennement sur la lagune de Venise…
Encore que, si nous les rencontrons bien souvent, nous ne pouvons les voir que d’assez loin, car, très méfiants, ils sont difficiles à approcher…
Le premier des deux :
Le Cormorano ou Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo), appelé aussi Corvo di mare ou Corbeau de mer…
Quand je réussi une approche, je suis toujours fasciné par les yeux verts du Cormoran…
Il a la particularité de nager, contrairement aux autres oiseaux aquatiques, le corps presque immergé ne laissant apparaître à la surface de l’eau que son long cou, tel un sous-marin sortant son périscope…
L’animal m’a repéré, son vert regard flashe sur moi…
Du coup, il fait demi-tour pour s’éloigner…
Le cormoran, d’un appétit vorace, est capable de dévorer plus de 500 grammes de poissons par jour…
Quand des colonies débarquent sur les vallées de pêche de la lagune, elles provoquent des carnages et les valliculteurs enragent…
M’est avis que notre cormoran ne va pas tarder à plonger…
Et voilà, je shoote au bon moment ! …
Il est capable de rester en apnée une ou deux minutes sous l’eau et de réapparaître une cinquantaine de mètres plus loin…
Le grand cormoran peut plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur pour capturer sa proie, voire atteindre 30 mètres de fond.
Heu, s’il essaye dans la lagune il va se cogner la tête…
Le second de nos plongeurs vénitiens :
Le Svasso piccolo ou Grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) …
Aussi méfiant que le cormoran, j’ai dû m’embusquer pour le shooter…
Si le grand cormoran se caractérise par ses yeux verts, le grèbe n’est pas en reste avec un regard aux iris rouges tout aussi fascinant…
Ces deux plongeurs sont équipés de cristallins déformables s’adaptant à la vision sous-marine…
Le grèbe, beaucoup plus petit, mesure une trentaine de centimètres et pèse en moyenne 300 g (90 cm et 3 kg pour le cormoran) …
Ses pattes sombres et verdâtres sont positionnées très en arrière du corps, ce qui lui confère une grande vélocité pour la nage sous-marine…
Il se nourrit de petits poissons, de mollusques et de petits crustacés capturés en plongeant et nageant sous l’eau.
Le grèbe avale ses proies sous l’eau…
Il se déplace rapidement également en surface, se nourrissant d’insectes présents sur l’eau…
Sur ce cliché nous voyons bien les pattes palmées très à l’arrière de l’oiseau…
De ce fait, il lui est plus facile de nager que de marcher ou de décoller. Pour cette raison, il vole rarement en dehors des périodes de migration et il évite au maximum de s’aventurer sur les berges.
Ça y est, je suis débusqué…
Le plongeon ne va pas tarder…
Plouf !…
Le Grèbe à cou noir poursuit les petits poissons avec habileté, descendant jusqu’à trois mètres de profondeur, pour réapparaître à une distance assez grande, environ 30 secondes après son immersion…
C’était un clin d’œil à nos deux plongeurs, compagnons quotidiens de notre environnement lagunaire…
Claudio Boaretto
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