C’est à grand renfort de publicité et d’articles dans la presse que fut annoncé le 1er salon nautique de Venise dans l’enceinte de « l’Arsenale di Venezia »…
« Avec le spectaculaire survol par la Patrouille Nationale de l’Arsenal Militaire en même temps que l’interprétation de l’hymne de l’Italie par le chœur du Teatro La Fenice, la première édition du Salon nautique de Venise a été officiellement inaugurée, événement promu par la ville de Venise, créé par Vela Spa avec la contribution des autres participants de la municipalité, en collaboration avec la marine italienne.
Du 19 au 23 juin à « l’Arsenale di Venezia », symbole de la puissance militaire de la République Sérénissime, il sera possible de visiter dans une zone d’exposition composée de 50.000 mètres carrés de bassin d’eau et 6000 mètres carrés de pavillons, une vitrine avec le meilleur de la production nautique: des centaines de bateaux dont plus de 50 yachts et super yachts entre 15 et 50 mètres, voiliers, bateaux hybrides et électriques, navires civils et militaires historiques. Sont également exposés les services maritimes, les installations et les accessoires.
Le sous-marin Enrico Dandolo sera également ouvert aux visiteurs tous les jours de 10h30 à 18h30…
Etc. etc., etc… »
Pour ne pas être pris dans la foule du week-end, nous sommes allés visiter le salon le jeudi 20, sous un soleil de plomb…
Pénétrant dans les lieux, les tapis bleus nous indiquent le chemin à suivre…

D’entrée, je suis perplexe…
L’espace est tellement grand que le « salon » semble dispersé…
On nous annonce 50.000 mètres carrés de bassin d’eau mais je n’y vois rien dessus… il y a peut-être des animations programmées mais ce n’est pas tous les jours et toutes les heures, étant resté sur les lieux plusieurs heures ce jeudi…

Une partie du bassin est traversée par un pont provisoire comme seule Venise en a le secret…

À l’autre bout, yachts et vedettes sont amarrés à des pontons provisoires, installés pour l’occasion, parallèles ou perpendiculaires aux quais, et derrière : les « Tese », ces grands halls de l’arsenal ouverts aux exposants…

En tant que vénitien, je jette presque un œil blasé sur ces bateaux amarrés aux pontons…
En effet, toute l’année nous avons l’occasion de voir des yachts, des super yachts de luxe, des vedettes, des « Riva », amarrés sur toutes les rives de Venise… J’ai fréquenté souvent des salons nautiques, par exemple à Paris Porte de Versailles, et dans cette enceinte tous les bateaux sont hors d’eau…
Il est donc beaucoup plus spectaculaire de voir ces immenses coques et ces hélices au-dessus de nos têtes et devoir grimper des passerelles aux nombreuses marches pour admirer les ponts et les intérieurs…
Les voir ainsi dans l’eau ne change rien à notre ordinaire…

On nous annonce également plus de 6000 mètres carrés couverts, mais force est de constater que certaines « Tese » sont fermées et que d’autres contiennent peu de choses, comme celle-ci occupée seulement par une gondole traditionnelle et 4 gondoles de régate …

Mais ne soyons pas trop « mauvaise gueule », c’est déjà bien d’avoir un salon nautique à « la maison », continuons l’exposition…
Les premiers stands en extérieurs que nous voyons sont les stands des institutions de protections civiles, militaires et policières…

Et leurs petites vedettes, les rares hors d’eau du salon…
Les « Carabinieri » (gendarmes) et la police…

Et la Garde de Finance, police de la mer…

Zoom sur les 4 stands, de gauche à droite :
L’USLL3 du Veneto, en quelque sorte la branche régionale de la Sécurité Sociale Italienne qui déploie des secouristes dans toutes les manifestations officielles…
Le commandement provincial des pompiers…
La police lagunaire…
La police locale de Venise…

À la verticale, 4 autres stands, de gauche à droite
La police d’état…
Les carabiniers…
Les gardes côtiers…
La garde de finance, police de la mer…
Ce qui veut dire que lorsque vous naviguez en lagune vous pouvez vous faire contrôler par ces 6 derniers organismes auxquels il faut rajouter les agents du parc car la lagune est un parc national…

La marine militaire a installé un petit voilier monté sur pivot qui permet d’initier les enfants au maniement de la voile…
Très sympa et les piots en raffolent…

Deux belles anciennes ancres de marine…

Dans cette première partie, ce ne sont que des bâtiments des organismes institutionnels à quai…

Tout près, la garde de finance, police de la mer…

Comme de l’autre côté du bassin…

En suivant le chemin bleu nous arrivons au sous-marin « Enrico Dandolo » ouvert au public…
Au loin le campanile de « San Francesco della Vigna »…

Avouez quand-même que le bâtiment est plus spectaculaire en cale sèche qu’il ne serait amarré à quai…
Quoiqu’il en soit, avec ce soleil de plomb ne comptez pas sur moi pour m’enfermer dans un étouffant cylindre d’acier…

Les super yachts à quai sur les pontons provisoires…

Ce stand est sympa avec les modèle réduits exposés sur la banque…

Les yachts en taille réelle étant amarrés derrière le stand…


Sur un « Point Info » nous croisons une belle hôtesse fort affairée…

C’est Justine, notre petite-fille, qui a décroché un job polyglotte pour les 5 jours du salon…
Çà y est, elle nous a vu…

Les stands dans les halls…
les chantier naval « Fincantieri » qui, outre les immeubles flottants à 7 ou 8 étages, construisent également des super yachts de luxe…

Le petit chantier naval « Venmar » du Lido de Venise… Son patron que nous voyons de dos a bien compris que sa vedette est bien mieux exposée hors d’eau qu’à quai… il semble être en pleine tractation…

Je connais bien ce chantier car c’est là où je remisais mon bateau hors d’eau toute l’année…

Dans les halls des « choses » insolites…
Si quelqu’un sait ce que c’est ? On dirait une ancienne chaudière maritime, mais pas sûr…

Un bateau en verre de Murano…

Des moteurs inbords…

Des moteurs hors-bords…
40 chevaux, les plus prisés par les vénitiens car ici, contrairement à la France, pas besoin de permis pour naviguer avec…

Des halls avec plein d’explications techniques, mais il fait vraiment trop chaud à l’intérieur pour s’y attarder…

Nous préférons sortir à l’air libre, devant nous la « Tour neuve » de l’Arsenal… Enfin, neuve, tout est relatif…

Allons regarder les bateaux d’un peu plus près…

Comme tous insulaires, nous aimons ces petites vedettes qui nous font rêver, dommage qu’elles soient si chères…

Pour visiter, bien sûr il faut ôter les « godasses »…

Des bateaux de sauvetage et de secours…


Une « barca open », très courant à Venise… Mon dernier bateau ressemblait fort à celui-là…

Un « open » en bois, je ne vous dis pas l’entretien, vernissage tous les ans…

Vedette avec moteur in-bord, le top…

Même avec panneaux voltaïques…

En cale sèche, bateau de course qui semble fonctionner au bioéthanol d’après les inscriptions sur la coque…

Dans ce salon nous avons beaucoup aimé le parcours parsemé d’œuvres d’art, ce qui confirme qu’en toutes occasions Venise est un point névralgique de la culture internationale…
La première œuvre croisée, une sculpture en bronze intitulée « Ikaro blu » de Igor Mitoraj… Apparemment Icare est tombé et s’est fait bobo car il n’a plus de pieds ni de bras…
Quelques mots sur l’artiste :
« Igor Mitoraj, né en 1944 à Oederan Allemagne mort en 2014 à Paris, est un sculpteur polonais…
Le thème majeur des œuvres d’Igor Mitoraj est le corps humain, sa beauté et sa fragilité. Son œuvre s’inscrit dans une démarche résolument postmoderniste. S’inspirant de la statuaire antique, en particulier ses proportions idéales, l’artiste rappelle cependant au public sa nature humaine et son imperfection. Ses sculptures sont délibérément blessées ou écorchées et se retrouvent parfois même clouées au sol… »

Une grande sculpture lumineuse de Marco Lodola… J’ai pris 2 passants pour appréhender la dimension…
« Né dans la province de Pavie en 1955, Marco Lodola a étudié à l’Académie Brera et à Florence. Dans les années 1980, il était très proche du mouvement du Nouveau Futurisme et entama ainsi une carrière artistique florissante dans laquelle il fut le protagoniste de nombreuses expositions à travers le monde (Italie, Pékin, Hong Kong, Singapour, New York, etc.).
Marco Lodola est un artiste de renommée internationale, très apprécié du public pour son style pop unique qui combine art, musique, cinéma et design.
Ses œuvres, et en particulier les sculptures lumineuses en plexiglas et néon, sont composées de couleurs vives et de formes bien définies, rapportant les sujets caractéristiques préférés de l’artiste : Pin-Up, Vespa, voitures, professionnels du spectacle et du sport. »…

« POURQUOI LES GENS NE PEUVENT PAS VOLER » sculpture lumineuse du millionnaire russe Vasily Klyukin…
Il a déboursé 1,2 million d’euros pour graviter dans l’espace avec Leonardo di Caprio.
« « Un voyage dans l’espace, c’est le défi le plus incroyable de ma vie! », confie ce rentier russe de 37 ans au visage adolescent, qui a fait fortune dans la banque et l’immobilier.
L’an prochain, il participera à l’un des premiers voyages spatiaux organisés par Virgin Galactic (la firme du britannique Richard Branson)
En attendant cette aventure extra-terrestre, il a la tête dans les nuages et dessine des gratte-ciels décoiffant. »
Ce qu’il dit de sa sculpture :
«Cette personne est moi-même. Et moi, comme la plupart d’entre nous, avons des problèmes et des inquiétudes qui me font sombrer. Et je ne pense pas pouvoir voler malgré les progrès technologiques et scientifiques actuels. Je ne peux pas voler spirituellement, parce que mes obligations et mon immaturité intérieure me font sombrer.
Je ne suis pas le seul à avoir un problème similaire: chacun de nous a des bagages qui nous alourdissent. Les problèmes financiers, domestiques et personnels sont à la base de chacune de nos vies. L’humanité en général, et chaque personne séparément ne sera pas capable de voler jusqu’à ce que nous changions! Etc., etc., etc. »
J’abrège car il y en a une tartine…

« Ikaria II » bronze de Igor Mitoraj réalisé en 2013…
Cette fois il a perdu sa tête…

À moins qu’elle ne se retrouve plus bas…

Du même auteur dont on reconnait bien le style « Teseo screpolata » ( Thésée craquelé ), réalisée en 2011…

Une œuvre sur une petite barge… Je n’ai pas trouvé le nom de l’auteur mais le message est clair…
J’ai accentué le vignetage de la « foto » pour focaliser sur l’œuvre…

Un dernier « Igor Mitoraj » intitulé « Dedalo »…
j’ai encore laissé des passants pour apprécier la taille…

Enfin, le clou des œuvres d’art exposées au salon, « Building Bridges », les mains de Lorenzo Quinn qui surplombent une entrée maritime de « l’Arsenale »…

Une des « Tese » lui est entièrement consacrée…

Mais là, ça mérite un reportage consacré uniquement aux œuvres de l’artiste…
Le temps de développer les « foto » et d’écrire l’article, ce sera pour demain ou un des jours à venir…
Sinon, la presse s’est déjà fait l’écho du bilan du salon : 27 000 visiteurs en cinq jours, deux yachts de luxe vendus, 120 rendez-vous pris…
Claudio Boaretto