Le « Palazzo Bembo » est situé le long du « Canal Grande », sur la « Riva del Carbon » à quelques dizaines de mètres à peine du célèbre pont de « Rialto »…
Depuis la rive pas assez de recul pour le « fotografier » dans son entier sous peine de tomber à l’eau…

Cette expo s’intitule « Personal Structures » en continuité avec les expos que nous avions visité au mois de juin dans les jardins de la « Marinaressa » à « Castello »…

Rentrons immédiatement dans le vif de cette grande expo, elle occupe entièrement les deuxième et troisième étages du palais…
Je ne prends qu’une foto d’œuvre par artiste, parfois deux si je flashe dessus…
« Captured freedom » (Liberté capturée) de Blessing Ngobeni (Afrique du Sud)…
Lithographie à l’aquarelle…
« Motivés par les injustices sociales subies par la majorité des habitants d’Afrique du Sud postapartheid, les peintures grand public de Blessing Ngobeni sont extrêmement critiques vis-à-vis de l’élite politique du pays et de l’abus de pouvoir. »

« In conversation with Okuhlanza » de Mbali Dhlamini (Afrique du Sud)…
Impression giclée…
« Artiste multidisciplinaire et chercheuse en arts visuels, Dhlamini mène des enquêtes visuelles, tactiles et discursives sur les pratiques culturelles indigènes actuelles. »

« Menina Waldo » de Dalia Berlin (Espagne/USA)…
Acrylique sur toile…
« Son médium préféré est le médium mélangé, mélangeant souvent l’acrylique et les huiles sur une toile, ajoutant du papier et d’autres éléments pour une dimension accrue. Chaque symbole représente quelque chose dans la pièce qui est profondément enracinée dans son pays natal, l’Espagne. »

« Caballero con sombrero » d’Elisabeth Ollé-Curiel (Espagne)…
Aluminium poli…
« Né à Barcelone, d’origine catalane / vénézuélienne. Elle a étudié la peinture classique et fauviste à l’Université San Jorge de Barcelone. Elle a poursuivi ses études à Florence et en Angleterre, avec pour point culminant un séjour de cinq ans dans la jungle vénézuélienne, où son projet créatif était remarquablement mature. »

« High Level » de Karina Matheus…
Acrylique sur toile…
« Karina Matheus est née à Caracas, au Venezuela, d’origine italienne et allemande. . . Son travail se concentre sur la recherche du sens de l’âme et sa dissociation de l’être humain en tant qu’individu emprisonné par son système de croyance et sur la justification du système social dans lequel il / elle vit.»

« My melting chair » de Sahar Ahmadi (Bahrain/Arab Emirates) …
Médias mixtes sur toile…
« Dixit l’artiste : Je crois que l’art est un langage unique, qui donne à l’artiste la liberté de parole, alors que nous vivons dans une période vulnérable et dangereuse, dans laquelle l’ethnicité, la religion, la politique et la géographie divisent les sociétés avec suspicion, au lieu d’unir les gens avec compréhension. »

« From here to there » de Yen-Fu Kuo (Taiwan)
Médias mixtes…
« Dixit l’artiste : Dans mes travaux, j’explore la relation entre les gens. Ces relations ont des côtés positifs et négatifs. Plus le monde est compliqué, plus il est compliqué de le rendre confortable. Essayez de passer plus de temps à vous regarder. Il y aura des gains extraordinaires. »
La valise de Madame…

La valise de Monsieur…

« Charmeuse » de Arika von Edeler (USA)…
Huile sur toile…
« Les peintures à l’huile et les pièces textiles figuratives d’Arika traitent de la sexualité féminine, de sa suppression historique et contemporaine et de son exploitation ultérieure. Ses travaux portent sur la sexualité féminine dans un pays où la santé reproductive des femmes est controversée. »

Triptyque « Das Ueberraschende Unwissen (L’ignorance surprenante) et Blick auf Anders 1 2 »…
Huile sur toile de lin…
« Les idées visionnaires et l’essence du romantisme ont fortement impressionné l’artiste. Son univers imaginaire constitué par la fusion des rêves et de la réalité offre un espace surréel où de nouvelles perspectives de pensée et de création sont stimulées. »

« Unknown » de John Doing (Suisse)…
Mélange de supports sur papier ou toile, impressions numériques, vidéos, céramiques, filets et fils de nylon…
« artiste singulier installé entre Lugano, Berlin et Milan, parallèlement à sa participation à l’exposition Personal Structures en cours au Palazzo Bembo à Venise. Tout ce qui comprend nos perceptions peut être raconté sous toutes les formes imaginables ou à imaginer. Les expériences accumulées au fil des années vécues avec intensité stimulent l’interprétation de la réalité du présent et du futur. »

« Porté par les émotions » d’Hélène Jacubowitz (Belgique/Israël)…
Bronze…
« Hélène Jacubowitz est née dans une famille d’artistes. Père joaillier créateur, frère joaillier créateur et céramiste et nièce céramiste. Baignant dans les ateliers d’orfèvrerie elle est vite passionnée par les arts plastiques et le travail des métaux précieux. »

Du même auteur « Les tournants de la vie »…
Bronze …

« Protagonists » de Georg Loewit (Autriche)…
Bois de pin et de chaux…
Nous retrouvons en bronze patiné noir la sculpture intitulée « Kalterer See » que nous avions vu en plus grand et en aluminium brossé dans les jardins de la Marinaressa… Elle est ici entourée par les « Protagonists »…
« Kalterer See », une femme plantureuse avec un pneu de natation volumineux. La dame se concentre presque de manière exemplaire sur l’international transculturel du tourisme de masse. Mais cela constitue également un point d’exclamation pour le joyau en voie de disparition de la culture mondiale : Venise.»

« Tangled infinities/Coral » de Virginia King (Aotearoa, New Zealand)…
Bois de pin, travaillé à la main et au laser, peinture acrylique, pigment brûlé…
« King a commencé à s’intéresser à la sculpture au milieu des années 1980 et a travaillé dans la pierre, le bronze, l’aluminium, l’acier inoxydable, la terre et le bois de Hinuera. Sa pratique est fondée sur une préoccupation pour l’environnement, une passion pour les mots et un intérêt pour l’histoire et les micro-organismes, qui inspirent et informent son travail.»

« Southern Nautilus » de la même artiste…
Acier 316 inoxydable de qualité marine…

« “Yes, we have done it” (Oui, nous l’avons fait) -Los Alamos- The Manhatten Project » de Manfred Bockelmann (Autriche)…
Charbon sur toile, découpé…
« Manfred Bockelmann peintre et photographe né en 1943 . Depuis le début des années 1970, il est apparu avec un succès croissant en tant que peintre et photographe à travers des expositions et des publications de livres en apparence. »

« Baobab » de Giò du Busca (Suisse)…
Bronze laqué…
« Né en 1959 à Milan, fils d’un père italien et d’une mère suisse. Il a obtenu son doctorat en architecture à l’École polytechnique de Milan. Mais c’est dans la sculpture que se réalise sa passion artistique, sa recherche de l’âme, son génie, son amour de la beauté. Ses œuvres fusionnent des cultures radicalement opposées et sont liées à la nature, à la musique, mais aussi aux technologies anciennes. »

Nous sommes déjà au troisième étage du Palais et, comme vous pouvez le constater dans le cliché précédent, je profite d’une porte ouverte sur un balcon donnant sur le grand canal pour shooter le pont de Rialto, à deux pas du Palais…

« Cassini’s dream » de China Blue (USA/Canada/Suisse)…
Technologie interactive Cassini laser-to-sound and painting…
« China Blue est une artiste visuelle basé sur le son qui travaille à New York et à Providence, RI. Elle étudie le son à l’intersection de la science et de la technologie tout en s’inspirant de la manière dont notre monde est construit à partir de nos sensations et de nos perceptions…
En 1997, fut lancé la sonde Cassini au cours d’un voyage de 10 ans pour étudier le système Saturne. Au cours de ses 20 années de mission, Cassini a renvoyé plus de 400 Go de données brutes, dont plus de 400 000 images de Saturne, ses anneaux et ses lunes.
Cassini’s Dream est un projet artistique et sonore remarquable, à la fois scientifique et poétique»…
J’ai laissé apparaitre un chambranle de porte pour donner les proportions de l’œuvre…

« In touch, Song of Songs » de Tineke Smith (Pays-Bas)…
Laine, gélatine, alun, calcium, pigment, soie, fer, cuivre, bois, perspex…
Pianistes et danseurs sont invités à improviser sur ce thème et cette œuvre d’art…
« Artiste visuelle, art en 2 et 3 dimensions et installations.
A étudié le sport, le théâtre, la danse et l’art. Avec un sens pour la poésie et l’histoire de l’art, elle traduit l’ art tridimensionnel poétique, contemporain et conceptuel, jamais fixée sur un matériau, mais plutôt sur des combinaisons comme le verre et le fer, le bois, le caoutchouc, la laine et la gélatine. »

« In memoriam » de Christopher Griffith…
J’ai franchement éclaté de rire à la vue de ces hommages mortuaires…
J’ai laissé les portes sur la « foto » pour la proportion des œuvres…

« Infinity » de Olga Lomaka (United Kingdom) …
Acrylique sur toile, teintes Xirallic, fibre de verre…
« Olga Lomaka expose dans le monde entier avec une participation régulière aux foires d’art et biennales mondiales…
Les éditions « Pink Magic » sont publiées par le célèbre studio d’impression Jealous London.
Les principales caractéristiques de l’artiste sont de jouer avec des images reconnaissables et des produits du consumérisme, en rassemblant des croyances contrastées, qui donnent une seconde signification aux symboles cachés et utilisent des palettes de couleurs inhabituelles. »
J’ai également laissé des éléments extérieurs à l’œuvre (qui nous a fait bien sourire) pour apprécier sa longueur…

Nous arrivons à ce qui est pour nous le clou de cette exposition, ce que nous avons le plus apprécié…
Une œuvre de Federico Uribe (Colombie/USA)…
Avant de vous donner des détails je vous laisse contempler la vue d’ensemble de sa superbe installation…
Nous pénétrons dans une première salle comme si nous pénétrions dans des fonds sous-marins et coralliens…

Magnifique !…

Tous les murs sont ainsi décorés en relief…
Une porte donne sur une seconde salle…

L’installation continue sur les 4 murs de cette seconde salle…

Un mot sur l’artiste :
« Né à Bogota en Colombie, Uribe vit et travaille à Miami. Ses œuvres résistent à la classification. Enraciné dans le métier de la sculpture et de la peinture, il noue des objets du quotidien entrelacés de toutes les manières possibles et surprenantes, mais avec toujours une référence formelle à l’histoire et à la tradition de l’art classique. »…

Cette œuvre, cette immense installation « Plastic Reef » (récif en plastique) n’est composée que de plastique recyclé…
Voyons dans le détail comment est construit ce somptueux décor…
Des sacs plastiques et des porte-manteaux…

Des ustensiles de cuisine, des bouchons, des bouteilles plastiques…

Des fils électriques, des bouteilles, des petits containers plastiques découpés pour figurer les poissons…

Des assiettes, des pailles, des gants…

« Vivre dans une ville côtière m’a rendu très conscient du besoin de préserver les environnements et les écosystèmes marins. La production de plastique est de plus en plus inexorable, en particulier dans les pays en développement, et constitue un indicateur de développement », a déclaré Federico Uribe. Le monde produit actuellement plus de 300 millions de tonnes de plastique par an. Plus de 40% sont utilisés une fois, parfois moins d’une minute, et jetés. Plus de 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans nos océans chaque année et, en raison de leur durabilité, elles persistent dans l’environnement pendant des siècles. »

Des briquets jetables…

Des cartouches de fusil de chasse…

Au milieu de la première salle, trône un petit îlot corallien…

De plus près, des assiettes, des pailles, des cuillères et des fourchettes, le tout jetable…

Admirons l’ingéniosité de l’artiste dans le choix des ustensiles et des couleurs…

« Cette œuvre, Plastic Reef est d’une beauté énigmatique, mais sa signification sous-jacente confronte les spectateurs à la dure réalité de la pollution océanique.
De loin, les assemblages semblent être de beaux mondes sous-marins colorés. De près, on voit clairement les milliers de pièces de plastique méticuleusement coupées et rangées. Le résultat est esthétique et fantaisiste, mais contient un message puissant et dérangeant.
L’installation joue sur une juxtaposition de sujets fantaisistes – récifs coralliens et paysages marins pleins de vie – et le support potentiellement destructeur du plastique. Federico Uribe a spécialement créé cette installation pour la Biennale et son message est intrinsèquement lié à la situation géographique de Venise – une ville flottant sur la mer »…

Claudio Boaretto