VENISE CONFINÉE, VUE DEPUIS LE FERRY
Posté par Claudio Boaretto le 5 avril 2020
En ce début avril 2020, en plein confinement depuis le 9 mars, je dois me rendre à « l’Ospedale all’ Angelo » (l’Hôpital de l’Ange) sur la terre ferme à Mestre car le service de l’Hôpital de Venise qui devrait me soigner se trouve actuellement en rénovation, donc fermé… Non atteint par le « groconardvirus » je dois pourtant me faire traiter pour d’autres gros bobos…
Avec le contingentement de toutes les liaisons maritimes et terrestres, rejoindre la terre ferme depuis notre île du Lido de Venise devient une aventure…
Pour une consultation d’une ½ heure par un spécialiste sur la « Terra ferma », obligé de partir le matin à 09:00 pour retour à la maison vers 16:00, triste sort de l’insulaire…
J’ai réservé le bateau 15 jours auparavant et, dans mon vieux « 4×4 Suzuk », me voici le premier à bord, juste devant la passerelle mobile…
Une occasion de prendre quelques « foto »…
Muni de mon boitier APS-C et d’un objectif DX 18-300 afin de pouvoir shooter quasi simultanément en grand angle et zoomer tranquillos, je monte immédiatement sur le pont supérieur pour prendre des vues de la Venise confinée…
« Sant’ Elena » le poumon vert de la Sérénissime…
Là où d’habitude il devient problématique de trouver un banc de libre pour s’assoir, là où se croisent de nombreux promeneurs et joggers, là où jouent enfants et ados sous la pénombre des pins maritimes, no body ! personne ! nessuno ! …
Apparemment, les vénitiens respectent strictement les consignes de confinement…
L’embarcadère des « Giardini », tout aussi désert…
Sur la « Riva dei 7 Martiri », la « Marinaressa », un de mes sujets « foto » favoris, déjà shootée maintes fois, de l’extérieur comme de l’intérieur, de jour comme de nuit, et je réitérerai…
Sous un de ces porches se trouvait autrefois la cantine de mon « Papà » quand il appartenait à la marine royale militaire, avant la seconde guerre mondiale…
Ah, un passant, ça se remarque…
Le pont de la « Veneta Marina » et l’entrée de la « Via Garibaldi »…
De ma vie, jamais vue aussi déserte…
À cet endroit de la « Riva dei Schiavoni », normalement pullulent les touristes…
Je zoome sur la droite…
D’habitude on ne voit même pas les quais occultés par les nombreux de bateaux déversant les touristes venant de la terre ferme depuis « Punta Sabbioni », « Treporti » et « Jesolo » …
Je zoome sur la droite…
L’église de « La Pietà » où accostent en cadence les « Vaporetti » et les « Motonave » faisant la navette entre « Venezia » et « Punta Sabbioni »…
Pas un chat…
La carte postale devant une lagune vide, sans barques, sans bateaux, sans taxis maritimes, sans gondoliers…
Le pont des soupirs, le pont le plus « fotografié » du monde, sans touriste…
Seul passe dessous le bateau vert des éboueurs…
Le pont à un des rares moment où le soleil l’éclaire pendant une petite heure…
Le reste de la journée, coincé entre le Palais des Doges et les Prisons, il demeure à l’ombre…
La « Piazzetta » où l’on ne distingue que quelques rares policiers et militaires s’ennuyant car personne à contrôler…
La Pointe de la Douane et l’entrée du « Canal Grande » sans âme qui vive…
Seul un « vaporetto » de la ligne 1 qui passe une fois par heure…
Depuis la poupe du ferry je shoote l’île de « San Giorgio Maggiore », son campanile et son église de pur style « Palladien », du nom de l’architecte vénitien Andrea Palladio (1508-1580) qui fit école…
La façade orientée à l’ouest reste à l’ombre en ce milieu de matinée…
Au retour cet après-midi, la lumière sera meilleure…
En revanche, la façade de l’église du « Redentore », également palladienne, sur l’île de la « Giudecca » restera toujours à l’ombre puisque orientée plein nord…
Alors qu’en face, de l’autre côté de ce grand canal de la « Giudecca » sur la rive des « Zattere », l’église des « Gesuati » toute aussi palladienne, orientée plein sud, demeurera toujours ensoleillée…
L’embarcadère des Zattere, l’un des plus fréquenté, aussi désert que les autres…
Retournons sur la rive de la « Giudecca » que les vénitiens appellent la rive des Phoques car exposée au nord, à l’ombre et au froid…
À son extrémité domine l’imposant « Molino Stucky », palace 5 étoiles de la chaine Hilton… Avec sa façade principale, vous l’aurez bien compris, en permanence à l’ombre… (Réflexe de « fotograf » de toujours observer les ombres et les lumières)…
En vis-à-vis, la gare maritime où accostent tous les paquebots faisant escale à Venise… En temps normal deux, trois, quatre géants des mers demeurent amarrés à ces quais…
Traversée du voyage aller terminée…
Après ma visite hospitalière me revoilà sur le ferry du retour, le « Lido di Venezia », le plus gros bâtiment de la flotte de Ferry de la compagnie « ACTV »…
Le plus haut également, ce qui me permet de monter sur le second pont supérieur profitant ainsi d’une vue encore plus dominante qu’à l’aller…
Nous reprenons le canal en sens inverse :
à tribord « La Giudecca », à bâbord « les Zattere »…
L’énorme canal rien qu’à nous, nous sommes les seuls sur l’eau…
Sur notre droite, les maisons populaires de « Sacca Fisola », un des derniers quartiers construit à Venise…
De nouveau le « Molino Stucky » par sa façade ouest où frappe le soleil en ce début d’après-midi…
L’entrée principale plein nord, qui plus est en renfoncement, demeure irrémédiablement à l’ombre du matin au soir…
Pas valorisant pour la « foto du fotograf » mais quand darde le soleil ardent du plein été avec ses chaleurs humides, cela devient quasiment un privilège, les terrasses une fois installées, d’y siroter aux alentours de midi le Spritz, bien au frais…
Continuant le canal, sur notre bâbord, nous apercevons un autre haut lieu touristique de la Cité, le pont et le « Squero di San Trovaso », un des derniers chantiers artisanaux où l’on fabrique les gondoles…
Nous revoilà devant la façade palladienne de « San Giorgio Maggiore », cette fois caressée par le soleil…
En revanche, sa petite heure de soleil dépassée, le pont des soupirs se retrouve à l’ombre, comme d’habitude…
Un shoot depuis la poupe pour revoir la pointe de la Douane et l’entrée du grand canal dans des eaux lagunaires on ne peut plus calmes en ces heures normalement de navigation intense…
Nous poursuivons notre route en traversant le « Bacino di San Marco » où le « Moto Ondoso » ne nous gêne plus…
« Moto Ondoso » : mouvements et remous des vagues provoqués par l’intensité de la navigation, combattu par les autorités lagunaires particulièrement en limitant la vitesse de toutes les embarcations à moteur…
Les deux ponts et l’entrée de l’Arsenal pour un petit clin d’œil à nos amis Christine et Yves de Sète…
Je ne résiste pas à shooter une fois encore la « Marinaressa », le soleil haut éclairant maintenant les arrière-cours de sa lumière dure mais pas si déplaisante…
Le Pont reliant l’île de « Sant’ Elena » aux « Giardini »…
Le zoom rapprochant les espaces, nous entrapercevons les hauts du dôme et du campanile de « San Piero de Casteo »…
De nouveau « Sant’ Elena » où se perpétue le jeu des ombres et des lumières au travers des grands pins maritimes…
S’achève ainsi la traversée du retour, le « Lido » se profilant à l’horizon…
Un dernier shoot au premier plan sur mon bon vieux « 4×4 Suzuk » fidèle carrosse qui tient toujours bien la route et les chemins creux depuis 2003!!!… Un sacré bail…
Me voilà au terme de cet entracte au confinement…
Je dédie particulièrement ce petit reportage illustré aux amis qui devaient venir à Venise en cette période, avec qui nous comptions partager d’agréables moments mais qui malheureusement durent annuler leur voyage pour cause de pandémie…
Je pense à Olga et Philippe de Nancy, je pense à Louis de Bretagne, auteur de la belle chanson « Marie-Jeanne-Gabrielle », je pense à Evelyne et Thierry de Vendée, et tous ceux que nous espérons revoir rapidement…
Claudio Boaretto
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