LA RESERVE ORNITHOLOGIQUE DE SAINT NICOLAS DE LA GRAVE
Posté par Claudio Boaretto le 13 août 2021
Cherchant désespérément des sites où « fotografier » des oiseaux, je découvre sur le Web l’existence d’une réserve ornithologique dans le département voisin, à une cinquantaine de kilomètres de chez nous :
la réserve de Saint Nicolas de la Grave à la confluence de la Garonne et du Tarn…
Un sentier partant de la base de loisirs de Saint Nicolas mène, deux kilomètres plus loin, à l’observatoire ornithologique, ouvert malheureusement uniquement le samedi après-midi…
Tant pis, nul besoin de l’observatoire pour prendre des « foto »… Rempli d’espoir, je charge mes appareils dans le coffre de l’automobile et nous partons de bon matin découvrir les lieux…
Sur place, l’île aux oiseaux, la plus à droite…
Entre elle et nous, la morte-Garonne…
Mon post de shoot indiqué par la flèche rouge, lieu le plus proche de l’île…
Première constatation décevante, entre nos points d’observation sur la rive et l’île aux oiseaux, plus de 300 mètres de distance…
Autant dire que les chances d’obtenir des clichés acceptables, même avec un puissant téléobjectif comme le mien, deviennent problématiques pour ne pas dire quasiment improbables…
Ne perdons pas le moral, je déclenche malgré tout, advienne que pourra…
Sur le bord de la rive, une multitude de cygnes sauvages, pas les plus exotiques des oiseaux, mais vu leur pésence, je shoote…
Tout au loin, perché sur un arbre mort, un héron cendré…
Je shoote surtout pour la composition de l’image…
Étant déjà au maximum de focale, 750 mm sur mon Nikon D500, je crop’s à mort pour obtenir une image plus rapprochée du Héron…
Peux pas mieux faire…
Il en profite l’animal pour se gratter les poils, heu, les plumes…
Un autre, debout sur la morte-Garonne scintillante sous le soleil matinal…
Nouveau crop’s d’enfer…
Des oiseaux « y-en a »…
Mais décidemment bien trop loin…
Et je re-crop’s, je n’aime pas trop ce procédé poussé à son paroxysme, mais je n’ai pas d’autres solutions…
Je capture une grande aigrette en plein vol…
Je tente de suivre sa trajectoire avec mon lourd téléobjectif monté sur monopode et sa rotule rotative…
C’est du sport !…
L’aigrette continue son vol survolant les autres oiseaux aux pieds dans l’eau…
Elle passe devant l’île complètement à contre-jour…
Heureusement la blanche aigrette prend le soleil par l’arrière si bien qu’elle se détache parfaitement du fond obscur…
Un héron la regarde passer…
Je fais mon possible pour coller en permanence mon collimateur sur l’oiseau…
Gracieuse, l’aigrette poursuit son vol…
Elle atteint presque l’autre versant de l’île où le soleil reprend ses droits…
Paré pour l’atterrissage ?…
Ou plutôt l’amerrissage…
Je l’aurai suivie jusqu’à la fin, presque content de moi malgré la distance…
Les cygnes sauvages ? …
Présents par centaine…
Certains se rapprochent de la rive permettant de prendre des vraies « foto » avec détails et netteté…
Mais bon, possible de prendre les mêmes clichés dans n’importe quel parc public de n’importe quelle ville…
Une mouette sur un piquet de bois…
Ce qui m’épate, comment une araignée arrive-t-elle à tisser sa toile sur un piquet planté au milieu de la morte-Garonne…
Vous n’allez pas me faire croire qu’elle nage ? …
Au loin, un canard en vol…
J’ai cru d’abord à un canard chipeau (Mareca strepera)…
Mais vu son bec jaune et les plumes bleues du miroir, ce serait un col vert malgré qu’il n’aie pas le col vert… Peut-être un hybride ?…
Une « foto » que je conserve, non pas pour l’oiseau à peine reconnaissable, mais pour la composition de ce dernier sur ces branches plongeant dans l’eau sous la lumière du soleil…
Un peu plus proche, une aigrette « shootable »… Rien d’extraordinaire, j’ai pris cette « foto » des dizaines de fois à Venise…
Tout au loin, dans la famille mouettes, on cherche le père, la mère et les enfants…
Bien plus intéressant malgré le crop’s, cet oiseau sur sa branche…
Bien que distant, je pense le reconnaitre : le Héron bihoreau (Nycticorax nycticorax)… (Merci à Michel, mon ornithologue de réfèrence)…
Le bihoreau, petit héron trapu à bec court dont la taille varie entre 58 et 65 cm…
Son régime alimentaire se compose essentiellement de poissons et de batraciens, que l’espèce chasse au crépuscule ou la nuit.
Les nids sont situés dans les arbres, souvent avec d’autres espèces de hérons (Aigrette garzette, Héron garde-bœufs…), toujours proche de zones humides (cours d’eau ou plan d’eau)…
Le héron bihoreau bénéficie d’une protection totale sur le territoire français depuis l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire.
Je termine cet exercise difficile sur cette presque belle image, mais je ne retournerai pas sur cette réserve ornithologique de Saint Nicolas de la Grave non adaptée à la « fotografie »…
Je pleure mes 55000 hectares de lagune vénitienne où je pouvais m’approcher à pied ou en bateau, snif…
Claudio Boaretto
Cela valait le coup tout de même. Et les oiseaux les plus connus, les plus courants, ont autant de « charisme ». Les cygnes sont noirs sur la Swann, à Perth, c’est « exotique », mais qu’ont-ils de plus que les blancs, que nous croisons sur nos petits lacs: un effet de surprise la première fois qu’on les voit, rien de plus. Bravo pour ces photos que je trouve réussies. Je vois des aigrettes magnifiques et très communes sur nos lagunes méditerranéennes, il en vient souvent près des mares de nos jardins, votre vol d’aigrette est splendide; en compagnie du héron, je dirais même que ça en jette. (Je ne suis ni ornithologue, ni photographe). Je suis admiratrice de la nature, qu’elle soit spectaculaire ou non, et je rends grâce à ceux qui savent faire ce que je ne sais pas faire moi-même ex. photographier.
Merci Shareun pour ce long commentaire qui apporte son écho au partage des foto…
Que les animaux plus connus soient aussi intéressants que les autres, c’est une affaire entendue, mais c’est toujours un grande satisfaction pour le fotograf que de shooter un « oiseau rare »…
Bonjour Claudio.
Pas facile la tof animalière, sujet trop loin, contre-jour, vitesse trop basse. Avec le D850 tu n’as que 500mm oui, mais les très gros crop’s sont bien meilleurs avec le plein format. J’ai testé le doubleur 1.4 sur le 500mm avec un gros crop, j’ai le même résultat que toi avec le D500.Le même crop sans le doubleur, la photo est plus nette.
Mon avis D850 avec le 200-500 et gros crop, si les sujets ne sont pas à un kilomètre.
Bonne journée.
Bisous à vous deux.
Merci Jean-Bernard pour ton avis éclairé…
Sujets trop loin, contre-jour, d’accord avec toi, mais pour la vitesse j’étais ok, au 1/1600 de seconde… Ce qui fait que j’ai pu prendre les vols sans flou de mouvements…
Si tu dis que les crop’s sont plus nets avec le D850, je te crois car je me posais justement la question…
J’avais mis mon 24-70 sur le D850 pour le paysage et mon 200-500 sur le D500 pour l’animalier…
La prochaine fois, je suis tpn conseil je ferai le contraire…
Je verrai bien…
Bises à vous deux
Pour le piaf en vol, il te faut une vitesse du double de la focal, avec le couple D850 + 200-500 et même 1/1250s c’est trop juste pour être sur de l’avoir bien net.
Pense à désactiver le VR quand tu es à 1/1250s et +.
C’est tout pour ce soir, bonne nuit
A+
Merci Jean-Bernard…
Pour la vitesse, no problems, pour les oiseaux en vol je suis toujours entre 1/1600s et 1/2000s…
Sinon, je te réponds en MP…
Belles photos malgré la longue distance. Tu trouves toujours des scènes intéressantes quel que soit le motif. Et puis le vol de l’aigrette est un vrai régal. Merci encore Claudio de nous régaler.
Bonjour Yves et merci pour ton commentaire et ton compliment sur le vol de l’aigrette…
ça fait plaisir…
Grosses bises à vous deux, les Sétois…
Malgré ta petite déception, ton reportage mon cher Claudio est fort sympathique. Mes connaissances en « objectif,focale,vitesse » étant très limitées, la beauté, lumière de tes clichés sont à mon humble niveau très correcte.
Mais comme toi, je pleure ta chère lagune vénitienne, ou tu étais libre dans une nature sauvage, avec une belle lumière, des gros plans sublimes, et un choix sans pareil…..snif.
Merci mon Thierry…
Snif, bien sûr, mais nous allons chercher encore les bons posts locaux…
Magnifiques ! Merci j’ai adoré. Plein de bises
Merci tout plein Chantal…
Superbe l’aigrette, ainsi que tous ses petits voisins. J’apprécie surtout la série de prises qui décomposent le vol. Bravo et merci comme d’habitude
C’est moi qui te remercie, Mireille, de suivre tous mes reportages illustrés…
C’est un bihoreau gris, le crabier est roux.
Le canard chipeau a le bec gris foncé alors que celui-ci est jaune, d’autre part on voit les belles plumes du « miroir » bleu métallique sur l’oiseau en vol, bordées de blanc, ce qui désigne un colvert et le distingue des canards chipeau et pilet. Il lui manque le collier blanc mais il n’est peut-être pas très visible sur un individu mâle en dehors de la période nuptiale. Et, le col vert s’hybride facilement avec d’autre anatidés…
Encore un beau reportage sur une réserve qui ne semble pas d’accès facile en dehors de l’observatoire officiel.
le juge de paix a parlé, merci Michel… Quand j’appelais les ornithologues au-secours, c’est à toi que je pensais…
Le héron bihoreau, je m’en doutais, mais n’étant pas certain à 100%, je ne pouvais pas l’affirmer…
Pour le canard, je me posais la question et les plumes bleues du miroir me laissaient dans l’expectative, mais je n’aurais pas cru que c’était un col vert, peut-être un hybride alors ?…
Sinon, la reserve est tout bonnement inaccessible, quant à l’observatoire pas mieux… C’est une baraque en bois sur pilotis en bord de rive, à peine plus grande qu’une cabine de plage, apparemment équipée à l’intérieur d’une longue vue et d’une webcam qui filme les oiseaux sur l’île… Donc aucun espoir d’obtenir de meilleures foto depuis ce lieu…
Je me suis même posté en-dessous pour shooter les cygnes, les seuls oiseaux à s’approcher de la rive…
Quoiqu’il en soit, fort de ton avis, je modifie mon texte…
Belles fotos quand même Claudio. Heureusement que tu dispose d’un matériel performant! Mais ça valait la peine de faire la route je crois.Merci beaucoup
Merci Jean-Paul…
Cela valait la peine de faire la route car ça m’a appris que ce n’est pas dans cette réserve que je ferai de belles foto animalières…
Photos magnifiques ! N’ayant pas suivi ton blog depuis longtemps, j’ignore si quelqu’un t’a parlé du festival de la photo animalière et de nature qui a lieu tous les automnes à Montier-en-Der en Haute-Marne, tout près de chez moi.
Tu pourrais y concourir sans démériter. Au cas où …, je vous offre, à toi et à Évelyne, le gîte et le couvert.
Bises. Colette
Trop gentille ma Colette, je te reconnais bien là…
Quand je venais faire vacciner mes chiens chez ton vétérinaire de mari, non seulement je ne payais rien mais en plus la table était mise…
Que d’excellents souvenirs…
Je te remercie pour ton invitation mais le retour dans le Nord-est n’est pas encore à l’ordre du jour…
Et puis, je ne suis pas fan des concours, même s’il m’arrive d’en faire un dans l’année quand l’opportunité se présente, je n’ai pas l’esprit de compétition et nulle envie de prouver que ma foto est meilleure que celle du collègue…
En revanche j’aime bien partager mes images lorsque j’en suis content, d’où l’existence de ce blog…
et je te remercie pour les « photos magnifiques » l’important est que tu aies eu plaisir de les visionner…
Grosses bises Colette
Vraiment magnifique comme toujours tes reportages, malgré les difficulté à les photographié ,tes clichés sont extraordinaire presque irréelle ,j,aime surtout le cliché de l,aigrette en vol sur fond obscur avec les cygnes en arrière plan, celui ou elle survole le héron ,la composition et ton oeil d,artiste qui nous fait partager l;insolite et le merveilleux…
Grand merci Danielle pour cette avalanche de compliments mais l’oeil d’artiste c’est toi qui l’as, la preuve puisque tu as suivi l’école des beaux arts de Corvisart avec Renato, mon frère ainé…
Je comprends que la Lagune te manque, mais tes photos sont toujours tellement belles. Quel talent, de réussir à prendre ces amerrissages… J’adore… Merci tellement!
Je te remercie, Gabrielle, mais comme je le dis dans l’article, ce reportage n’était pas très satisfaisant vu l’éloignement des animaux à shooter…
Ancora Grazie per le stupende immagini che ci regali, invidio la tua libertà e la tua bravura nel pazientare e cogliere queste situazioni naturali deliziose.
Io sono anche oggi in ufficio tra carte, conti, e telefonate per cercare di risolvere piccoli e grandi problemi dei clienti che abitano nei fabbricati che gestisco.
Un caro saluto a Te anche ad Evelin .
Xe mi che te ringrazio, Prof, per seguire sempre el blog del coyote…
Un caro saluto e un baso a Dolly…
Les oiseaux vénitiens nous manquaient.
Ceux de la réserve française de Saint-Nicolas de la Grave sont plus communs et plus difficiles à atteindre pour le photographe.
Mais j’aimerais être à la hauteur de beaucoup de tes clichés car c’est l’œil, le cadrage, l’instant qui comptent, plus que le sujet.
Le safari attendra.
Le cloître de Moissac à quelques pas serait évidemment plus statique mais il mériterait tes qualités de photographe. Je suis convaincu que tu ressentirais et nous offrirais beaucoup de bonheur à en magnifier certains personnages bien typés même s’ils figurent déjà dans nombre d’ouvrages.
Evidemment toute liberté à l’artiste.
Merci.
Rémy
Merci Rémy pour ton commentaire positif…
Moissac est en effet tout à côté…
Hugo H a exposé quelques tableaux à l’église de Moissac, malheureusement je n’ai pas pu y aller…
Je ne manquerai pas, si l’occasion se représente, d’aller visiter le cloitre, l’appareil en bandoulière…
Bonjour,
Magnifiques photos mais je tenais juste à dire que la dernière espèce photographiée n’est pas un Bihoreau gris mais un Crabier chevelu.
J’ai vu les deux espèces et les connais relativement bien et tous les critères indiquent un Crabier chevelu, qui est d’ailleurs bien plus rare que le Bihoreau gris.
Merci Louis pour votre commentaire et cette précision…
Vous avez probablement raison car je ne suis pas assez féru en la matière pour confirmer ou infirmer votre affirmation…
la foto est prise de très loin avec un téléobjectif, de plus en contre-jour ce qui ne facilite pas l’authentification…