LE PAVILLON CENTRAL DE LA BIENNALE D’ART DE VENISE
Posté par Claudio Boaretto le 30 août 2022
Au milieu des Giardini trône le Pavillon Central de la Biennale…
Je ne l’incluais pas dans mes deux billets illustrés précédents car, vu son si vaste espace, il méritait un billet à lui seul…
Malheureusement nous le visitions en fin de journée, fatigués et fourbus par les déambulations sous un soleil torride dans les différents pavillons nationaux…
De plus, un brin saturés par l’accumulation de œuvres exposées, nous visitions à la vitesse grand V cet énorme pavillon nous perdant dans le labyrinthe de ses nombreuses salles si bien que nous rations plusieurs endroits d’expo…
Devant l’entrée, présenté comme une œuvre, un bateau noir surmonté de deux dauphins…
Pas compris le message ou le symbole, bateau très commun appelé « Cinque » car il mesure cinq mètres de long, couramment utilisé sur la lagune par les vénitiens, en général de couleur blanche…
Dans la majestueuse entrée du pavillon, d’emblée un éléphant s’offre à nos yeux, entouré de miroir le reflétant sous plusieurs angles, grandeur nature et saisissant de réalisme, …
Cette sculpture de Katharina Fritsch, coulée en polyester vert foncé reproduit les textures et les plis du corps du mammifère avec une exactitude surprenante… Sa taille, la clarté des détails anatomiques et le profil de couleur prennent un effet particulier…
« Ses sculptures, souvent moulées à la main, moulées en polyester et finies avec une peinture mate, conservent un naturalisme formel rendu étrange par l’absorption de la lumière par la peinture, qui donne à la surface une qualité mystifiante. « Éléphant » prend les vestiges de fables de grandeur, d’intellect, de captivité et de sociétés matriarcales – le cœur des structures familiales des éléphants. »
Même à Venise, l’iconographie des éléphants occupe une place importante : dans les années 1890, juste avant le début de l’histoire de la Biennale, un éléphant nommé « Toni » vivait dans le parc et était connu comme « le prisonnier des Giardini…
Les sculptures d’Andra Ursuta, artiste roumaine…
Ses sculptures, souvent réalisées à partir de moulages de son propre corps, représente des êtres hybrides…
Sur cette « foto », j’aurais dû me décaler pour ne pas que l’arrière-plan vienne perturber le profil du portrait en buste…
Signe de fatigue en fin de journée…
« le travail d’Ursuţa met l’accent sur la vulnérabilité de la forme humaine et la complexité du désir. Ces dernières années, Ursuţa a commencé à fusionner des moulages directs de son corps avec des objets du quotidien récupérés et des accessoires, combinant le moulage traditionnel à la cire perdue avec la numérisation et l’impression 3D. »
« Encapsulés dans des contours de cristal colorés, les motifs tourbillonnants et les surfaces texturées façonnées par son processus révèlent une collision de formes organiques et inorganiques. »
« La femme allongée qui se prélasse manque à la fois de membres et développe des appendices inhabituels, tels qu’une paire de pantoufles tentaculaires inspirées de l’extraterrestre de Predator. »
« Vanshree, Devi, Rudra »…
Sculptures de deux mètres de haut, en fibre de chanvre de Mrinalini Mukherjee, artiste indienne…
« Mukherjee a expérimenté intuitivement l’ancienne technique arabe de tissage à la main du macramé, qu’elle a utilisée tout au long de sa vie, créant des sculptures douces de plus en plus audacieuses et monumentales, qui se dressent comme des divinités. »
« Vanshree »
« Un processus artisanal qui impliquait d’acquérir et de trier de lourds paquets de cordes achetées sur les marchés de New Delhi »
« Rudra »
« Les sculptures massives de Mukherjee prennent les caractéristiques du vivant : teintées d’oranges, de jaunes et de violets végétaux, des œuvres voluptueuses projettent la sensualité humaine, avec des plis et des renflements ressemblant étroitement à des organes sexuels. »
« Devi »
Pas trouvé le nom de l’artiste ou de l’œuvre…
Un message féministe je suppose mais qui ne témoigne pas d’un talent artistique remarquable contrairement aux trois œuvres précédentes…
Grands tableaux abstraits de Jadé Fadojutimi, artiste britannique…
« Jadé Fadojutimi a développé une obsession pour la culture populaire japonaise. Aujourd’hui, elle peint souvent sur des bandes sonores de jeux vidéo ou de dessins animés japonais. Les moments de nostalgie vécus par Fadojutimi en peignant – qui sont également suscités par des souvenirs de son enfance, ou encore les vêtements de sa garde-robe – s’infiltrent dans les toiles à travers des gestes explosifs et une utilisation vive de la couleur. »
« Commencer chaque peinture avec une attitude proche du shoshin, le concept japonais de « l’esprit du débutant », Fadojutimi permet aux objets familiers qui peuplent la réalité pour échapper à la reconnaissance et affirmer leur transcendance, qualités métaphysiques.
Ayant récemment déménagé dans un studio avec des plafonds de six mètres, Fadojutimi est capable de peindre à une échelle qu’elle n’aurait pu qu’imaginer auparavant. »
« Fly Eternity », peinture de Jana Euler, artiste allemande
«Fly Moment »
« Des mouches – l’une, Fly (eternity) (2021), un spécimen vieux de 500 ans conservé dans l’ambre, l’autre, Fly (moment)(2021), vivant et capturé en macro photographie en gros plan extrême. Mettant en scène une rencontre impossible entre les morts et les vivants, les grands et les petits, les volants et les marins, Euler, à nouveau, rend le familier énigmatique. »
Pour ceux qui sont des marins, les voici :
« Euler place sur un socle 111 sculptures de requins en céramique, dont la taille réduite fait contrepoint aux proportions épiques de l’animal »
« La gueule grande ouverte, prêt à nous avaler, leur nombre enlevant tout espoir de leur échapper »…
« Le travail de Jana Euler oscille entre vanités stylistiques, trafic de représentations grotesques, monstrueuses, déformées, érotisées et souvent rebutantes de personnages, humains ou non. »
Les œuvres de Paola Rego, artiste portugaise de 87 ans…
« Le travail figuratif sans compromis de Paola Rego oblige les spectateurs à une confrontation directe avec les relations humaines et les dynamiques de pouvoir social, sexuel et émotionnel qui les définissent souvent.
« Utilisant des stratégies de parodie, de théâtralité et de narration, les scènes domestiques formellement complexes et psychologiquement chargées de Rego, qui peuvent être aussi tendres qu’angoissantes, centrent les expériences des femmes dans un monde façonné par les conflits. »
« Profondément affectée par sa jeunesse au Portugal sous la dictature du Premier ministre António de Oliveira Salazar, elle aborde l’oppression et la violence institutionnelle envers les femmes sous la tyrannie politique »
« Dans son œuvre mature des années 1990 et 2000, Rego mêle les références aux contes de fées portugais, aux princesses Disney et à la satire mordante de Francisco Goya et Honoré Daumier »
« Avec des images rappelant des histoires difficiles de séduction, de viol et d’infanticide. »
« Des images du totalitarisme et de la violence institutionnalisée envers les femmes, de la méchanceté des mères, de la peur et de la souffrance des enfants victimes de cette folie collective engendrée par le désespoir. »
« Iris Paintings » de Ulla Wiggen, artiste suédoise…
« Dans ses Iris Paintings l’artiste présente des iris humains laborieusement peints en bleus, verts, noisettes sur des panneaux ronds, un processus qui peut prendre plusieurs mois par pièce.
Citant le flou de sa vision dû aux cataractes avant le traitement, l’artiste a déclaré qu’elle voulait exprimer visuellement cet état liminal, entre clarté et ambiguïté, entre conscience et sommeil. »
Œuvre de Laura Grisi
« Évitant les étiquettes qui la regroupaient tour à tour avec le minimalisme américain ou l’arte povera italien, la pratique artistique de Laura Grisi, à partir des années 1960, enregistre l’effet dramatique des phénomènes naturels, captant leurs qualités dans des objets ou des décors technologiques qui offrent une image singulière et perspicace du progrès. »
Détails…
« Assedio Rosso n°3 » de Carla Accardi (1924-2014) Italie…
« Les tableaux de cette artiste italienne manifestent ses tendances artistiques abstraites et son militantisme marxiste et féministe durant les années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale. »
« Omega:) » de Jacqueline Humphries, artiste américaine…
« L’artiste américaine Jacqueline Humphries est devenue peintre à New York dans les années 1980.
Beaucoup de ses pairs considéraient la peinture, comme le dit l’adage, comme «morte» ; peindre, comme Humphries elle-même l’a dit, était un «suicide artistique».
Malgré l’orthodoxie théorique de ce moment, pendant plus de trois décennies, Humphries, aux côtés d’une cohorte d’artistes dont Charline von Heyl, Jutta Koether, Laura Owens et Amy Sillman, a néanmoins bouleversé les traditions de l’abstraction picturale »
Dans la même salle comme des morceaux de membres humains en tissu, comme des polochons…
Sans connaitre l’artiste ni sa démarche, le talent artistique ne me semble pas probant et l’œuvre ne m’émeut guère…
D’autres œuvres dont nous ne trouvons pas l’origine ornent les murs du pavillon Central…
Je vous en livre quatre qui semblent être du même auteur, telles que les découvre le visiteur lambda…
Avant de terminer ce billet je ne pouvais manquer cette installation accrochée en l’air, sur le mur extérieur côté droit de l’entrée du Pavillon Central…
Une bétonneuse comme habitée par un bernard-l’hermite géant…
J’adore…
Claudio Boaretto
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