LE CHÂTEAU DES MILANDES ET SA FAUCONNERIE
Posté par Claudio Boaretto le 19 septembre 2022
Après un court séjour à Venise, nous voici de retour en France…
Début septembre, nous décidons de visiter le château des Milandes, le fameux château de Joséphine Baker…
Après une heure de route à travers les forêts de Dordogne nous voici sur le parking nous offrant la première vision du château…
Le château depuis les jardins…
Au pied du château, aucun recul pour prendre la « foto » ce qui m’oblige à orienter mon boitier vers le haut avec pour conséquence la déformation des perspectives…
Avant d’entamer la visite, un spectacle de fauconnerie se prépare dans les jardins du château…
Nous voilà donc assis sur les estrades pour jouir du spectacle mais je n’ai pas mon objectif special oiseaux, trop lourd et trop encombrant à trimballer pour une visite de château…
Tant pis, je shooterai avec les moyens du bord…
Nous comptons trois fauconniers…
La fauconnière en chef commente le spectacle, micro portatif sur serre-tête et rapace sur le gant, …
Elle nous présente une magnifique Buse de Harris, une des neuf espèces de rapaces considérée comme une arme de chasse en France…
La Buse de Harris, également appelée buse à ailes marrons ou buse à croupion blanc, surnommée le petit aigle du Mexique à cause de sa répartition et d’une certaine ressemblance avec l’Aigle Royal…
Avec notre estrade placée en plein travers de la démonstration, il s’avère extrêmement difficile de shooter les rapaces en vol…
Nous sommes placés trop près et les oiseaux volent trop rapidement…
Pour bien les prendre il aurait fallu que nous soyons face aux oiseaux pendant leur vol…
J’arrive juste à les shooter quand ils s’envolent ou atterrissent, moments où ils deviennent moins rapides…
La voilà revenue sur le gant de la fauconnière…
Il s’agit d’un oiseau curieux et docile très apprécié pour la fauconnerie de loisir…
Les chasseurs l’utilisent pour chasser la plume et le poil, en particulier les lièvres et les lapins…
D’ailleurs les fauconniers tiennent à nous faire une démonstration de chasse au lapin…
Un deuxième fauconnier présente un furet au public…
Ce dernier doit pénétrer dans le terrier et sortir le lapin pour que le rapace puisse l’attraper…
Le furet lâché courre à l’entrée du terrier…
Mais bien dressé, le furet attend sa récompense avant de pénétrer dans le terrier…
Tout le système de dressage de la fauconnerie se base sur la récompense aux animaux…
À chaque vol, une récompense que les oiseaux s’empressent de dévorer, car ils volent et chassent pour manger…
Même système pour le furet qui va pénétrer dans le terrier…
La fauconnière attend la sortie du lapin pour envoyer le rapace…
C’est parti ! …
Pas eu le temps de shooter, le lapin à peine sorti, la buse fonde sur sa proie…
Évidemment, ce n’est pas un vrai lapin, mais un lapin à roulette, trop rigolo, avec peau et tête de lapin et un dossard en cuir contenant de la nourriture cachée…
Mais le rapace lui ne rigole pas…
Dommage que la haie juste devant nous cache le pseudo « cuniculus » victime…
Deuxième oiseau présenté par la fauconnière, le Hibou Grand-Duc, (Bubo bubo) le plus grand des rapaces nocturnes…
Il possède une envergure allant de 160 à 188 cm et peut vivre plus de 20 ans…
On rencontre le Grand-duc aussi bien dans les plaines que dans les montagnes… Très discret, il s’installe sur des corniches rocheuses, sur les remparts d’un vieux château ou à même le sol…
Le voici sur le gant du troisième fauconnier en face qui le maintient très haut, près à l’envol… il attend le signal de la fauconnière pour envoyer l’oiseau…
C’est parti…
Un autre départ…
En Europe, il fut longtemps utilisé afin de limiter certaines populations d’oiseaux qualifiés de « nuisibles » (pie, corneille, corbeau, etc.)…
La fauconnière présente maintenant la Chouette Effraie…
Son nom exact, L’Effraie des Clochers (Tyto alba), appelée aussi Dame blanche…
Un oiseau magnifique, un masque facial blanc en forme de cœur, le dessus du corps gris cendré à brun jaune, richement pointillé et perlé de fines taches blanchâtres ourlées de noir…
Elle mesure 34 à 40 cm de long pour un poids de 290 à 360 g en moyenne avec une envergure de 1,10 m…
Arrive maintenant le Grand-duc africain (Bubo africanus)…
Hibou de taille moyenne, l’un des plus petits grands-ducs d’une longueur de 45 cm au poids variant de 480 à 850 g…
Envergure de 100 à 140 cm…
Il a les yeux jaunes et n’hésite pas de se poser à terre…
Chasseur nocturne, passant ses journées caché dans les arbres, les roches ou les terriers abandonnés…
Il pousse des sifflements dont il vient de nous gratifier…
Je le shoote en vol en plein travers, un exploit vu la rapidité du vol et le peu d’espace nous séparant !…
Un autre rapace que je découvre…
Avec sa tête particulière, le Caracara huppé…
Il adore marcher…
Il suit la fauconnière comme un petit chien…
En marchant ou en sautant…
En Amérique du Sud, il vit depuis la Terre de feu jusque dans la région du fleuve Amazone et le sud du Pérou. Une population de 500 couples vit sur les Îles Malouines. En Amérique du Nord, assez commun au Texas, rare et localisé en Arizona et très localisé en Floride…
Ce qui explique que nous ne le rencontrons pas chez nous…
La fauconnière semble bien l’apprécier…
Voici maintenant un Hibou Petit-duc, je ne saurai dire lequel, je ne m’en souviens plus, mais je penche pour le Petit-duc de Grant…
Nous flashons immédiatement sur ses grands yeux orange…
Une prise en vol…
Retour sur le gant…
La fauconnière le présente gentiment juste devant moi…
Je shoote en gros plan, trop chouette le hibou…
Les hiboux se distinguent des chouettes par leurs aigrettes, plus ou moins visibles qui n’ont aucun rapport avec l’audition…
Voici la star de la démonstration envoyé par le fauconnier numéro deux…
Récupéré par la fauconnière…
Un rapace XXL…
Le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), emblème national des États-Unis…
Pygargue juvénile n’ayant pas encore son plumage d’adulte, notamment au niveau de la tête qui doit blanchir comme nous explique la fauconnière…
Prêt à l’envol…
Poids d’environ 5 kg pour une envergure de plus ou moins 2 mètres selon les individus…
Envol…
Et vol…
Les plus imposants se trouvent en Alaska et pèsent plus de 7 kilogrammes pour une envergure de plus de 2,4 mètres…
C’est un prédateur qui préfère se repaitre de poissons…Il peut aussi se nourrir d’oiseaux comme les grèbes, les pingouins, les mouettes, les canards, les foulques, les aigrettes et les oies ; il peut parfois s’attaquer à des proies plus importantes comme le Grand Héron ou le cygne, mais aussi à des mammifères comme les lapins, les lièvres, les renards, les ratons laveurs, les rats musqués, les loutres de mer et les faons, ou bien attaquer des animaux comme le coyote (horreur !), le renard ou le vautour …
Nouveau départ, on ne s’en lasse pas…
Il peut atteindre facilement la vitesse de 55 kilomètres heure en vol plané et 70 en vol battu…
Je termine ce beau spectacle de fauconnerie sur l’image de ce majestueux rapace au repos…
En ce qui concerne la visite du château, pas grand-chose à partager car « foto » interdites à l’intérieur du manoir…
Juste le droit de shooter sur la terrasse où tous les visiteurs, l’appareil audio accroché à l’oreille, écoutent l’histoire de Joséphine Baker…
Je m’intéressais et connaissais déjà sa vie et son parcours exemplaire bien avant qu’elle n’entre au Panthéon en novembre 2021…
Cette interdiction de « fotografier » ne me dérange pas outre mesure car, mis à part la vitrine avec les costumes de scène de Joséphine Baker, nous découvrons à l’intérieur du manoir un intérieur bourgeois du début du siècle dernier d’un intérêt très relatif…
Ne me reste qu’à shooter les extérieurs…
Depuis les jardins d’où l’on aperçoit la terrasse…
Une dernière vue pour clore ce billet illustré sur le château des Milandes et sa belle fauconnerie…
Claudio Boaretto
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