MA SÉRIE « FOTO MINIMALISTES »
Posté par Claudio Boaretto le 6 juin 2025
La foto « foto minimaliste », c’est quoi ?… demanderont les profanes…
Sur le Web, pléthore de définitions…
Ma définition :
La « foto minimaliste » désigne une approche artistique privilégiant la simplicité en écartant tout élément superflu afin d’accentuer la visibilité du sujet principal ou l’harmonie d’une composition épurée.
Elle s’appuie principalement sur des lignes épurées, des couleurs uniformes ou fortement contrastées, et met particulièrement en valeur l’espace négatif (zones vides), afin d’obtenir un équilibre tant visuel qu’émotionnel…
Pour illustrer ce propos, je plonge dans ma « fototek », riche aujourd’hui de plus de 93 000 foto, pour vous présenter quelques clichés minimalistes issus de la lagune vénitienne et de ses oiseaux… Je limite volontairement cette sélection à 14 clichés, faute de quoi j’y resterais encore…
Chaque foto s’accompagne d’une sobre explication sur les critères permettant de la qualifier « Minimaliste »…
1er cliché : « Garzetta », ou « aigrette garzette », au crépuscule sur la lagune vénitienne…
- Sujet isolé, posture inclinée, présence silencieuse…
- Ondulations colorées : lignes parallèles chaudes/froides…
- Reflet discret, complément graphique…
- Espace négatif, vaste miroir d’eau…
- Palette restreinte, contraste intéressant…
Nikon D7100, focale 300 mm, 1/250ème de seconde, ouverture f/8.0, iso 100
2ème cliché : Lagune faisant des ronds dans l’eau…
- Quatre éléments seuls : Bricola (poteau), eau, ciel, ondulations…
- Cercle régulier : mouvement doux, visuel poétique…
- Bricola centrée : ancrage visuel immédiat…
- Espace négatif, large étendue d’eau et de ciel, sensation de vide…
- Palette apaisée…
Nikon D7100, focale 27 mm, 1/125ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 220
3ème cliché : Paysage lagune nord de Venise…
- Espace négatif, eau, ciel, , rien de plus…
- Fine ligne d’herbes placée à mi-format…
- Tonalités réduites : gris, bleu, beige…
- Ambiance calme, apaisée…
Nikon D500, focale 84 mm, 1/12500ème de seconde, ouverture f/5.3, iso 280
4ème cliché :
« Piro-piro piccolo », ou « Chevalier guignette », en alerte sur un vieux tronc…
- Sujet seul, posé, attentif…
- Tronc rugueux, fond lisse…
- Ciel clair sans distraction…
- Espace négatif, vide accentuant la concentration visuelle…
Nikon D500, focale 450 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 280
5ème cliché : « Gabbiano Reale », ou « Goéland », à l’envol…
- Oiseau seul, net, détaché…
- Arrière-plan flouté, fond pastel neutre…
- Gris, blanc, jaune : accord doux…
- Espaces négatifs renforçant la légèreté…
- Entre naturalisme et abstraction…
D’aucuns qualifieraient cette foto d’animalière, pas faux…
Voici à mon sens la distinction :
Foto animalière :
Met en avant l’animal dans son comportement ou son environnement…
Ici, goéland shooté en plein vol, net, bien cadré : donc conforme aux critères de base de la photo animalière…
Mais…
Mon traitement (cadrage, fond épuré, choix du moment) dépasse la simple captation naturaliste… l’image pousse vers une esthétique épurée, presque graphique…
Donc à la fois foto animalière et/ou minimaliste selon l’intention du fotograf…
Je surfe sur la frontière artistique entre les deux genres…
Nikon D500, focale 450 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 200
6ème cliché : « Cavaliere d’Itallia », ou « échasse blanche », en vol de défense territoriale, tournoyant autour de mon embarcation en émettant un cri d’alarme aigu et répétitif pour protéger sa zone de nidification…
- Sujet seul, expressif, ligne tendue…
- Espace négatif dominant, ciel gris uniforme, fond silencieux…
- Noir, blanc, rouge : contraste fort…
- Lecture dynamique, silhouette graphique…
Nikon D500, focale 450 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 220
7ème cliché : « Ibis bianco australiano », ou « Ibis à cou noir », survolant la lagune nord…
- Ibis détaché, recentré, vol net…
- Fond neutre : pré-salé lagunaire floutée, ciel pastel…
- Beige, bleu, blanc : gamme douce…
- Espace négatif, vide ambiant accentuant l’impact du sujet…
Nikon D500, focale 217 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 200
8ème cliché : « Ibis bianco australiano », ou « Ibis à cou noir », en danseuse…
- Ailes symétriques, mouvement suspendu…
- Espace négatif, horizon flouté, ciel dégradé…
- Graphisme naturel, gestuelle chorégraphique…
- Palette fine : douceur dominante…
Nikon D500, focale 217 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 250
9ème cliché : Duo de « Beccaccie di mare » figé sur « bricola » … Nous aurions tendance à traduire par « bécasses de mer », mais faux ami, nom français : « Huitriers pie » …
- Oiseaux alignés, posés, regard vers l’horizon…
- Espace négatif, ciel pastel sans éléments perturbateurs ni détails de fond …
- Noir, blanc, orange, brun : tri minimaliste…
- Symétrie calme, équilibre visuel…
Minimaliste ou animalier ? …
- Pour moi, minimaliste, l’image jouant plus sur la forme, l’équilibre et la symétrie que sur le comportement animal ou la narration…
Nikon D500, focale 450 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 280
10ème cliché : Envol fuyant d’une « Beccaccia di mare », ou « Huitrier pie », à l’approche de ma petite embarcation…
- Bricola texturée à droite, oiseau flou à sa gauche…
- Déséquilibre maîtrisé : espace négatif grand vide latéral…
- Silhouette en V, pattes pendantes…
- Évocation de départ, de fuite, de liberté…
- Interprétation plus symbolique que naturaliste…
Le flou de l’oiseau peut diviser : soit on aime pour l’effet artistique, soit on le juge « techniquement imparfait »…
Mais dans une série minimaliste et expressive, pour moi c’est un plus…
Nikon D500, focale 450 mm, 1/2500ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 280
11ème 13ème et 14ème clichés : « Cavaliere d’Italia », ou « échasse blanche », en vol stationnaire de vigilance pour protection des poussins…
- Sujet unique sur trois clichés consécutifs…
- Fond clair, sans perturbation…
- Blanc, noir, rose et bleu pastel : gamme réduite…
- Mouvement suspendu, l’oiseau plane sur place…
Réglage des 3 clichés :
Nikon D500, focale 345 mm, 1/2000ème de seconde, ouverture f/5.6, iso 500
14ème et dernier cliché : Crépuscule sur la lagune vénitienne …
- Trois bandes : ciel, ligne sombre, eau…
- Silhouettes nettes sur l’horizon…
- Reflet doux du soleil…
- Espace négatif, ciel et eau occupent la majorité du cadre…
- Dégradé d’orange et de noir : sobriété marquée…
Panasonic DMC-F25, focale 89 mm, 1/400ème de seconde, ouverture f/4.6, iso 80
Ainsi s’achève cette série minimaliste, portée par cette lumière chaleureuse évoquant la fin du jour et symbolisant la clôture de ce parcours visuel…
Puisse-t-il vous laisser sur une agréable impression…
Claudio Boaretto
Le premièr clichè c’est parfait!
Grazie Stefano…
Co’ l’ocio de un venezian el onora uno scato dea ‘aguna, no ghe xe premio più beo, cio! …
On reste sans voix…
Merci Jean-Pierre pour ce bref commentaire que je prends comme un compliment éloquent, finalement idéal devant des clichés qui visent précisément l’art de dire plus en montrant moins…
Je veux faire des photos minimalistes de pareille plénitude.
Les 2, 3, 14, d’accord pour le minimalisme, la mer, l’espace, une ligne de fuite…
Mais, comme d’ailleurs, tu te questionnes toi-même, il suffit d’un oiseau pour habiter cet espace.
Et, de plumes et de couleurs, c’est du plein et du délié qui accaparent l’œil et l’esprit, en particulier, 11, 12, 13, un ballet, un rappel fugace et magique de tes envols vénitiens.
Merci. Continue de minimaliser.
Rémy
Merci Rémy pour ton commentaire…
Oui, l’équilibre reste fragile : entre le vide et le presque rien, entre la mer, l’espace, et ce trait léger qui vient les habiter sans les troubler…
Tu l’as bien vu : une plume, une ombre ailée suffit, non pour combler, mais pour souligner l’immensité…
Dans ces lignes de fuite, dans ces silences d’eau, le ballet discret d’un oiseau devient ponctuation, respiration, presque effacement…
Les envols 11, 12, 13, esquissent encore l’écho des instants volés à la lagune, mémoire fugace de mes longues errances vénitiennes…
Merci à toi d’avoir perçu cette mince frontière où le plein devient presque vide, et où la lumière danse avec l’absence…
Ce thème de photos minimalistes te fournis l’occasion de faire un retour sur les beautés de la lagune. Bravo et merci pour ce retour dans les années passées et ce petit moment de nostalgie
Merci Mireille pour ton commentaire…
Oui, la lagune reste ce fil invisible, tendu entre hier et aujourd’hui…
Ces foto minimalistes, au fond, cherchent peut-être à retrouver l’écho de nos années vénitiennes…
Merci à toi pour ce clin d’œil complice aux souvenirs… et à ce passé qui, souvent, murmure encore…
très belles photos; pour ma part, je préfère la 1ère, la 2e et la 9e pour le côté graphique. félicitations Claudio
Merci Christine pour ce commentaire…
Ton regard compte double… photographe et artiste-peintre…
Je suis heureux que l’épure graphique de ces clichés ait retenu ton attention…
Dans ce jeu de lignes et de vides, ton œil affûté voit ce que d’autres parfois laissent filer…
Merci aussi pour ta fidélité silencieuse… et pour ces mots qui, eux, ne le sont pas…
Magnifique je ne connais pas les techniques mais je ne vois que la beauté des images
Merci Véronique pour ton commentaire…
Peu importe les réglages… peu importe la technique…
Si tu vois la beauté… c’est l’essentiel…
Je partage juste ce que mes yeux ont capté… ce que mon regard a choisi de garder…
Le terme minimaliste nous montre ici des clichés qui sont de toutes beautés tant sur le plan technique (déroutantes pour moi) et artistiques.
le sujet principal animalier traité avec précision, le décor de cette sublime lagune vénitienne et le plus déroutant les couleurs naturelles (sans filtres ou autres procédés techniques)
Merci Claudio pour ce beau partage qui comme tu le signale relie ta Venise d’hier à Villeneuve d’aujourd’hui.
Le dernier cliché ferait un superbe œuvre pour Hugo.
Merci Thierry pour ce commentaire…
Ton regard fidèle traverse les images, les années, les lieux…
Relier ces deux rives, la lagune d’hier, le Lot d’aujourd’hui, c’est sans doute ce fil discret que je tisse sans y penser…
Je cherche juste à effleurer un peu de cette lumière sans la brusquer, sans artifices…
Quant à Hugo, il travaille par thèmes, par séries, aujourd’hui plongé dans les lotus et les nénuphars, son inspiration reste imprévisible, difficile de deviner quelle foto viendra l’accrocher au détour d’un regard…
Merci à toi, Thierry, pour ta fidélité discrète, patiente, mais surtout essentielle…
L’aura che tu respiri alfin respiro.
Il tuo respiro
mi tocca nel silenzio…
e il mio gli va dietro…
Magnifiques clichés….
Comme d’habitude je suis tentée d’écrire.
J’aime la sérénité qui émane du 3ème cliché.
Bises Claudio
Merci Chantal pour ton commentaire…
Si mes images t’invitent à écrire… alors elles ont trouvé leur souffle…
Le troisième cliché, un simple trait d’eau, un silence posé…
Sérénité partagée…
Le vrai visage caché de la lagune vénitienne…
Bises à toi…
Complimenti sono immagini bellissime e romantiche.
Grazie e un caloroso saluto ad Evelin ed a Te
Maurizio e Dolly
Grazie Prof…
Se la laguna sa ancora parlare al cuore… allora le mie immagini hanno fatto il loro dovere…
Un abbraccio affettuoso a voi due… da Evelyne e da me…
La une et la 8 : mes préférées ! Découvrir tes photos est toujours un petit moment de plaisir..merci Claudio
Merci Annie pur ton commentaire…
Si mes images offrent ce petit moment-là, alors le plaisir est partagé…
La une et la 8, deux souffles différents, mais peut-être un même silence…