RETOUR DE LA PASSIFLORE
Posté par Claudio Boaretto le 11 juin 2025
En ce début juin, la passiflore refait surface et fleurit sur la haie de ma terrasse de poche, vingt-cinq mètres carrés de verdure suspendue en centre-ville….
Prétexte tout trouvé pour sortir l’appareil-foto et viser ce spectacle floral au design baroque…
Petit clin d’œil technique pour les fotografs : main levée, deux prises, l’une à toute petite ouverture pour ciseler les détails, l’autre à grande ouverture pour fondre l’arrière-plan…
Puis fusion des deux, tranquillement, en post-traitement…
Ma première rencontre avec la Passiflore remonte à l’an passé, même endroit, même période, même émerveillement…
Aujourd’hui, quatre spécimens s’épanouissent dans le feuillage, tandis que de nombreux bourgeons guettent leur tour, l’éclosion prochaine promet un véritable feu d’artifice…
Sous son nom savant, Passiflora caerulea, ou « fleur de la passion », cette exubérante offrira, en récompense, le fruit du même nom…
Au pied de la haie sur une petite plate-bande, quelques plantations voulues et commises par ma compagne, main verte et coeur floral…
D’un orange éclatant, une « Sun-marigold » (Dimorphotheca sinuata DC.), du moins si l’on en croit l’appli botanique de mon smartphone…
Inutile de me soupçonner d’érudition horticole…
Plante ornementale généreuse, la Sun-marigold exhibe ses fleurs rondes aux couleurs chaudes…
Amie des rocailles, complice des bouquets, elle défie la sécheresse, mais redoute les frissons…
Ici, un jaune plus sage. La Gazanie (Gazania linearis), venue d’Afrique du Sud.
Indifférente aux caprices du sol, cette solaire n’exige qu’un bain de lumière pour rayonner…
L’œillet de poète (Dianthus barbatus), originaire d’Europe et d’Asie tempérée…
Tiges élancées, feuilles effilées, bouquets compacts en grappes…
Approchons-nous, car pas de zoom avec ma focale fixe…
Au détour d’un feuillage, un hortensia des montagnes (Hydrangea serrata) déploie son architecture délicate…
Au centre, un cœur foisonnant de boutons magenta, cerné de pétales presque sages, des sépales stériles, en fait, qui font semblant d’être fleurs…
Une mascarade florale qui fonctionne à merveille…
Tiens, je repère deux passiflores serrées l’une contre l’autre…
Je me lance dans un « focus stacking »…
Technique laborieuse : installation du trépied, prise d’une vingtaine de clichés avec décalage de la mise à point , chacun avec un point de netteté différent…
Puis, post-traitement avec un logiciel assemblant les fragments nets de chaque foto pour créer une seule image parfaitement définie….
Résultat honorable, mais rien de plus que mon bon duo grande/petite ouverture à main levée, appliqué tout le long de ce billet..
Sauf si l’on désire mettre en lumière le feuillage tout autour…
Les fleurs perdent alors en visibilité dans le fouillis de verdure…
Le choix revient au fotograf et je privilégie la version précédente, mais ça se discute, j’en conviens…
Pour terminer, une dernière passiflore, sobrement campée sur fond noir, quasiment nette d’un bord à l’autre…
Claudio Boaretto
Maîtrise technique incontestable et un œil poétique ! Superbe ! Merci Claudio!
Merci Joël pour ce commentaire…
Ton regard de photographe aguerri, du grain argentique au pixel dompté, confère à ton compliment une valeur toute particulière…
Une telle appréciation, venant de toi, m’honore…
L’expérience aiguise l’œil, mais le regard, lui, garde sa part de poésie…
Superbes clichés de cette fleur de la passion, la précision et netteté de ceux-ci nous montre sa complexité de floraison.
Martine adore l’hortensia des montagnes. Merci Claudio pour ce partage floral et ta « prise » de vue parfaite.
Merci Thierry pour ton commentaire…
Tu portes attention à la fois à la technique et à la poésie des formes, ça ne m’échappe pas…
Heureux que cette fleur baroque vous ait plu, à toi comme à Martine…
L’hortensia des montagnes, lui, reste d(une élégance discrète… mais redoutablement fotogénique…
Magnifiques gros plans. L’objectif puissant permet de mieux voir ce que nos yeux fatigués ont du mal distinguer. Merci pour ce voyage dans le jardin d’Evelyne
Merci Mireille pour ton commentaire…
tu exprimes si justement combien l’image révèle ce que l’œil humain peine parfois à discerner. Chaque gros plan devient une invitation à redécouvrir l’invisible avec un objectif macro… ce dernier capte les moindres détails et permet de dévoiler les nervures, textures et détails infimes souvent imperceptibles au regard ordinaire… Stabilisation, faible profondeur de champ et lumière contrôlée créent alors une immersion dans un micro-univers floral…
Pas si fort que toi, j’admire tes passiflores dont la complexité exceptionnelle n’attire pas que le photographe ou le botaniste. D’apparence plus simple, ses compagnes ne déméritent pas.
Reste que j’applaudis celui qui sait immortaliser de si belles offrandes.
A suivre puisque l’été est couleurs.
Rémy
Merci Rémy pour ton commentaire,
« Pas si fort que toi » ? Ta modestie flatte, bien sûr, mais tes mots rendent hommage à la passiflore et à sa présence discrète dans notre bel été…
Bien que n’étant pas botaniste je me suis intéressé à cette passiflore qui révèle une structure fascinante : cinq sépales et cinq pétales étoilés, une couronne concentrique de filaments, la corona, et une colonne centrale, l’androgynophore, portant étamines et styles, conçue pour guider pollinisateurs vers le nectar…
Quant à ses compagnes, plus simples en apparence, elles livrent pourtant une élégance délicate dès qu’on daigne s’y attarder…
L’été arrive, promesse de couleurs et de nouveaux instants floraux…
Magnifique !
Merci, Dominique, un seul mot, et pourtant si évocateur…
Des fleurs magnifiques que dame nature nous offre.
Les sublimer en photo est un exercice difficile et j’admire votre travail.
J’essaye de mon coté de faire un peu de résultat avec les fleurs du jardin ou du balcon mais cela reste encore très peu convinquant.
Je garde vos images pour leçon tant par la composition que par le post traitement.
J’abandonne le focus staking car je ne possède pas de logiciel pour cela et puis j’ai encore bien d’autre chose à apprendre.
J’ai particulièrement aimé la dernière photo de la Passiflore et l’hortensioa des montagnes pour la composition de ces photos.
Salve et Grazie l’artiste
Merci Paul pour ton commentaire…
Tu exprimes avec franchise ton cheminement dans la fotografie florale, réaliser des clichés de fleurs du jardin ou du balcon constitue déjà un précieux départ… Chaque tentative, même modeste, rapproche de la découverte des formes et lumières qui font vibrer l’œil…
Pour le focus stacking, deux logiciels gratuits et accessibles peuvent accompagner ta progression :
Picolay ou CombineZP
Personnellement je ne les ai jamais essayés car j’utilise Photoshop et Lightroom…
Ta mention de la dernière passiflore et de l’hortensia des montagnes, pour leur composition, me va droit au cœur…
L’été peint l’horizon de nouvelles scènes florales, promesse d’images à venir, sans pression, juste plaisir de capter l’instant…
Salve Paolo…
Merci pour la réponse et les 2 logiciels
Très bon dimanche
Bravo Claudio. Quelle passion pour cette fleur ! Il faut dire que tes simples fleurs de la passion, tes passiflores sont sublimées par ton œil de photographe. J’ai vu aujourd’hui ces fleurs écloses sur un pied courant sur le mur de la maison de mes amis, et leur vue ne m’a en rien passionnée. Il faut dire que je n’ai superficiellement » shooté » qu’avec mes simples yeux. Alors merci pour m’en avoir fait découvrir leur sublime beauté.
Merci Pierrette pour ton commentaire…
Ta sincérité résonne ici : reconnaître la différence entre une simple contemplation et le regard précis d’un fotograf constitue déjà un hommage en soi, l’invisible se révèle sans ostentation…
Cela rappelle combien chaque instant capturé mérite d’être partagé…