SHOOTING DE NÉNUPHARS
Posté par Claudio Boaretto le 20 juin 2025
Chance singulière, à 18 kilomètres de chez nous s’étend la Mecque mondiale des nénuphars :
Le « Jardin des Nénuphars Latour-Marliac »…
J’exagère, direz-vous ? …
Que nenni ! …
Labellisé « Jardin Remarquable », ce site abrite la plus ancienne pépinière de nénuphars au monde, lieu de la Collection Nationale du genre Nymphaea…
Claude Monet, lui-même, vint y choisir ses nymphéas à la fin du XIXe siècle…
Sa première commande remontait à 1894, l’année d’achèvement de son bassin à Giverny…
Plus d’infos sur l’origine de ce jardin remarquable :
L’Exposition Universelle de 1889 et Claude Monet, l’œil du peintre :
Mi-juin 2025…
Hugo H et moi prenons la route, objectifs en bandoulière, dessein limpide : cueillir par l’image ces calices frôlant le miroir de l’eau…
Déjà venu en 2023, je m’attardais alors en gros plans sur les fleurs, les corolles…
Ce jour mon choix diffère, autre cap : souligner les feuilles flottantes autant que les fleurs…
N’étant pas un spécialiste de la floriculture, je vous épargnerai les noms latins et savants…
Juste des foto pour l’ambiance, pour les couleurs…
Les blanches pour commencer…
Celle-ci, saisie de profil derrière la vitre d’une serre aquatique…
Difficultés à éliminer les reflets récalcitrants…
Retour aux bassins…
Place aux nuances bleutées…
Je craque au passage pour ces feuilles aux tons rouilles…
Comme un feu d’artifice… « Ho la belle bleue ! »
Viennent les tonalités rosées…
Parfois traversées d’orangé…
Mais le rose domine…
Le rouge gagne en intensité…
À la surface de l’eau, ces mini feuilles découpent un contraste saisissant…
Feuilles aussi belles que fleurs…
Gros plans évités, regard élargi : capter l’ensemble, saisir l’ambiance…
Et ces tiges qui montent des profondeurs…
Quand les fleurs se tapissent sous le couvert…
Par chance, cette minuscule grenouille se prête à l’image…
Un ou deux centimètres tout au plus…
Les feuilles, démesurées en regard…
La voyez-vous ? Sur le point de force inférieur gauche…
Je crope dans l’image pour mieux la révèler…
Clôture de ce billet avec ces trois flamboyantes…
Rouge vif, feuillage somptueux…
Retour prévu le mois prochain au « Jardin des Nénuphars », où le mois de juillet offrira les fleurs de lotus…
Juin, lui, déroulait ses nénuphars…
Claudio Boaretto
Magnifiques fleurs les nénuphars, j’aime
Merci de les magnifier Claudio
Bonne fête de la Musique demain ! bel été aussi
des bises. Chantal
Merci Chantal pour ton commentaire…
Ces fleurs flottantes parlent d’elles-mêmes, je ne fais que leur tendre un miroir…
Que la Fête de la Musique t’offre ses plus belles notes, et l’été ses plus douces lumières…
Des bises
Magnifiques avrc les dégradés de couleurs. Bravo au photographe et on peut aussi présumé qu’Hugo va nous en sortir de sublimes réalisations. Au boulot l’artiste
Merci Mireille pour ton commentaire…
Ces dégradés, la nature les peint mieux que nous…
Quant à Hugo, nul doute, l’artiste mijote déjà quelques pépites…
Chacun son œil, chacun son souffle…
Une mine d’inspirattion ces nénuphars, j’aime beaucoup ce lieu; bravo pour ces belles couleurs
Merci Christine pour ce commentaire…
Ce jardin offre chaque fois son lot d’inspiration, entre lumières, reflets et palettes flottantes…
Un vrai terrain de jeu pour nos capteurs…
Tu as vraiment su capturer la beauté délicate des nénuphars. Chaque image dégage une atmosphère paisible et presque magique. On sent à la fois ton oeil artistique et ton sens du détail. Bravo.
Merci Sylviane pour ce commentaire…
Les nénuphars offrent cette grâce discrète qu’il suffit d’effleurer du regard…
Quand le détail rejoint la douceur, l’image trouve sa voie…
Bien rafraîchissantes photos de nymphéas que même les grenouilles admirent ! Bravo, bises
Merci Dominique pour ce commentaire…
Si même les grenouilles s’arrêtent pour contempler, alors je n’ai plus rien à prouver…
Contenter batraciens et humains en une seule prise, voilà un beau défi relevé !…
Bonjour Claudio,
Magnifique conférence sur les nénuphars.
Je ne savais rien de l’épopée de Latour-Marliac.
Pour moi donc, une introduction à Geverny car je savais que Monet avait créé son jardin et son célèbre étang mais j’ignorais ses sources.
Le musée de l’Orangerie est la plongée ultime dans un élan pictural inégalé, considéré comme un pas vers l’abstraction.
Tes photos bien concrètes sont une manière de saisir ce pas entre l’objectif et le pinceau.
Là, c’est la netteté rigide bien cernée qui ressort des fleurs tendues, dressées par des mains invisibles, et mêmes les feuilles bien cerclées mêlent leurs couleurs plus sombres en contrepoints éclatants, bien plus divers que ce que mon souvenir avait retenu. Et j’ai un petit faible pour ce que je crois des lentilles d’eau plus complexes que dans nos étangs ordinaires.
Et la chance qui sourit parfois au photographe attentif : une minuscule grenouille « à cheval » entre deux feuilles, tableau presque monochrome si les yeux ne l’animaient.
C’est dire que j’attends la série à venir. Encore bravo au photographe.
Rémy
Merci Rémy pour ce commentaire…
Tu traces un lien élégant entre la rigueur d’un regard photographique et l’élan pictural de Monet, entre netteté captée et rêve peint…
Latour-Marliac, discret joyau, révèle ici sa portée : non seulement berceau des nymphéas de Giverny, mais source d’un dialogue silencieux entre nature et art…
Tes mots saisissent avec justesse cette tension entre la lumière réelle du capteur et la lumière intérieure du pinceau, un écart subtil se dessine, non pour s’opposer, mais pour dialoguer…
Les feuilles, où l’œil glisse parfois trop vite, prennent ici leur revanche en une palette inattendue…
Et cette minuscule grenouille, « à cheval entre deux feuilles », parachève la scène comme un clin d’œil d’équilibre…
Merci Rémy pour cette lecture à la fois fine et généreuse…
Bonjour Claudio,
Comme tu m’honores d’une réponse individualisée, je cède, cette fois, à mon désir fréquent de répondre à tes réponses, toujours enrichissantes.
D’abord, bravo de ton attention à chaque commentaire, c’est un vrai secrétariat tout dévoué à tes interlocuteurs.
J’ai donc souvent l’envie de saisir la balle au bond mais chaque partie pourrait entraîner bien des nouveaux rebonds qu’il faudrait de toute façon conclure sinon perdre la balle.
Mais l’enjeu étant amical, attendre la partie suivante me satisfait puisque je sais qu’elle viendra et qu’elle sera belle.
Certes, chaque espace de France réserve des secrets aux photographes à l’affut mais, il faut quand même des intérêts diversifiés pour maintenir la surprise de tes correspondants.
Merci donc pour ton renouvellement technique et imaginaire.
Rémy
Merci Rémy pour ce retour…
Mais c’est moi qui me sens honoré : d’abord par ta fidélité à suivre ces billets illustrés, ensuite par la qualité de tes commentaires, toujours pertinents, toujours bienvenus…
Je tiens, par respect, à répondre à chacun, pas par politesse, mais par estime réelle… Pourtant, je constate parfois que ces réponses ne sont pas consultées… oubli ? manque de temps ? peu importe…
Alors, pour éviter que ces échanges restent suspendus je m’astreins désormais à envoyer une copie de mes réponses par mail, discrète manière de prolonger le lien… (je vais utiliser cette explication en chapeau dans mes prochains mails pour que les commentateurs ne soient pas surpris de recevoir mes réponses)
Tu parles d’un « secrétariat », j’y vois plutôt une écoute, un soin, une forme de réciprocité…
Et si nos échanges dessinent parfois des parties à rebonds, tant mieux : l’essentiel demeure dans le mouvement, dans cette circulation vivante des regards, des mots et des images…
Merci, une fois encore, pour ton regard complice et ton souffle toujours stimulant…
Là, je pose la balle !
Rémy
On ne peut en rester là sur cette série, je reprends la balle de Rémy.
Cet endroit est magique, d’abord l’histoire que tu as si bien rappelée, le site pensé pour le calme , la sérénité, on n’a pas envie d’en partir.
Et ces plantes! seules elles sont majestueuses ,fières. en groupes elles créent un monde merveilleux de couleurs ,de douceur, on y pénètrerait.
Avec ta sensibilité habituelle tu nous y emmènes mais dans ce voyage j’aurais aimé moins de couleurs saturées, moins de profondeur de champs, moins de lumière agressive, bref un peu plus de pastel, de flou…mais je suis quand meme du voyage!
Merci Pierre pour ce commentaire…
Tu fais bien de reprendre la balle avec l’œil du joueur précis, le jeu gagne en profondeur…
Oui, ce jardin rayonne d’une magie singulière, à la fois calme et foisonnant, hors du temps…
Concernant ton retour sur la lumière, les couleurs, la profondeur de champ : tu mets le doigt sur un choix pleinement assumé qui mérite une explication plus ample que celle que j’énonçais en préambule de ce billet illustré :
« Ce jour mon choix diffère, autre cap : souligner les feuilles flottantes autant que les fleurs… »
Là où la macro traditionnelle privilégie le flou d’arrière-plan pour isoler le sujet, j’ai volontairement élargi au maximum la profondeur de champ…
Mon idée : rendre justice autant aux feuilles qu’aux fleurs, capter l’ensemble dans une netteté égale, presque frontale, comme un hommage au tout, sans hiérarchie…
Et ces couleurs un peu intenses… elles naquirent sans excès de traitement… Ce jour-là, le soleil frappait très fort (la sueur perlait sur mon front), les nénuphars flambaient à même l’eau, traduction d’une clarté que je ne voulais pas atténuer… Disons que mes réglages glissaient du côté solaire du spectre, là où le capteur tranche au lieu de caresser…
Je retournerai là-bas courant juillet, cette fois pour les fleurs de lotus…
Elles s’élèvent haut sur leurs tiges, loin de la surface… Difficile donc d’intégrer les feuilles dans la composition…
Je reviendrai alors à une approche plus classique : mise au point précise sur la fleur et retour du bokeh d’arrière-plan…
Merci Pierre pour ta critique constructive qui me permet d’expliciter mes choix…
Comme à ton habitude, photos magnifiques,avec une prise de vue soignée et une post prod léchée, à la manière de….. Claudio! Respect pour ta maîtrise de l’Oeuvre; on reconnaît de loin » la patte » du vénitien!
Je comprends tout à fait la réponse que tu as donnée à Pierre, et je la respecte.
Pour ma part, cette netteté « chirurgicale » m’agresse (difficile choix des mots) et me fait voir de lames de rasoirs dans les pétales des différentes fleurs! Ma sensibilité m’empêche d’apprécier ces « tableaux » à leur juste valeur. Je dis tableaux, car j’y voie plus qu’une fotografie, je ne saurai nommer quelque chose qui est sur le chemin d’une peinture.
J’aurai peut être voulu trouver dans tes nènuphars un peu de poésie bucolique…mais j’admire ton travail, malgré mon ressenti!
Amitiés estivales!
Merci Joël pour ce commentaire…
Ta franchise m’enchante autant que ton regard…
Oui, la netteté poussée jusqu’au tranchant peut déranger
Tu parles de lames de rasoir, et si l’image surprend, je la comprends…
Ma quête du jour visait une netteté totale, volontairement étendue, presque documentaire…
Pas pour trancher, mais pour inclure… feuilles et fleurs dans un même élan…
Pas de flou, pas de mystère… juste la lumière crue d’un soleil sans filtre…
Un brin de regret malgré tout si cette précision te heurta…
Loin de moi l’idée d’agresser…
Mais si ta sensibilité frissonne, c’est bon signe…
Car l’émotion, qu’elle adhère ou qu’elle résiste, reste le vrai but…
Je lis pourtant dans tes mots une reconnaissance au-delà de la réserve,
Tu y vois des tableaux, et non de simples clichés, rien ne pouvait me flatter davantage…
Merci pour ton regard exigeant, toujours précieux…
Amitiés ensoleillées
Tu as bien compris le sens de mon commentaire; c’est là l’essentiel et je t’en remercie!
A bientôt avec d’autres fotos!!