RÉTROSPECTIVE « FOTO » DE LA CALAMITEUSE ANNÉE 2020
Posté par Claudio Boaretto le 28 décembre 2020
« Calamiteuse » me semble en dessous de la vérité pour qualifier 2020…
Cette année fut d’abord marquée d’une suite ininterrompue de calamités personnelles…
Tout commença par la réception d’un PV pour dépassement de vitesse en Harley en Toscane, or jamais je ne parcouru les routes de Toscane avec mon Harley Davidson…
S’en suivirent de nombreuses autres calamités le long de l’année dont je vous épargne les navrants détails …
Simultanément apparurent les calamités collectives, la marée exceptionnelle de 187 cm qui inonda Venise, la pandémie, la fuite des touristes et ses conséquences désastreuses pour la Sérénissime et enfin les confinements, les déconfinements et les re-confinements que nous subissons encore à l’heure actuelle.
Conséquence parmi d’autres, une productivité « fotografic » personnelle fort réduite rapport aux années précédentes…
Mais pour ne pas rompre avec le rituel annuel, je vous présente malgré tout une sélection, plus mince qu’à l’accoutumée, de « foto », certaines pour leur petit côté artistique, d’autres pour leur valeur affective ou leur témoignage même si elles ne s’avèrent pas techniquement parfaites…
Janvier
Commençons par les retrouvailles des « Vieux Ados » pour la Saint Sylvestre, retrouvailles qui hélas n’auront pas lieu cette année, chacun de nous devant demeurer chez soi…
Rendons à César ce qui est à César, les deux premiers clichés sont l’oeuvre de notre ami Jean-Claude Orlowski…
L’année dernière les « Vieux Ados » festoyèrent pendant une semaine à Venise…
Si Evelyne, ma compagne, se mit magistralement à l’œuvre derrière les fourneaux, force me fut de préparer chaque soir le Spritz, noblesse oblige…
Sur la plage du « Lido » le bain des « Ibernisti » du jour de l’an, annulé cette année évidemment…
Le « Tramonto », coucher de soleil sur la lagune…
Un quart d’heure plus tard, le soleil disparaissait…
Février…
Exposition Francesco Morosini dit « le Péloponnèse » (1619-1694) au musée « Correr » à l’occasion des 400 ans de la naissance de cette figure passionnante, Capitaine Général de la Mer et 108ème Doge de Venise…
Le buste de « Morosini el Peloponnesiaco » en marbre de carrare par Giovanni Comin…
Depuis tous les musées sont fermés et les expositions annulées…
Le Carnaval de Venise 2020…
Mon premier portrait de l’année, une « Costumée » sur le Pont de la Paille, devant le Pont des Soupirs…
Ma marotte à tous les « Carnaveaux » : capturer le regard des « costumés »…
Un classique, l’image réfléchie dans le miroir…
Mais le carnaval de Venise, grande fête des costumés, devenu de fait la grande fête des « fotografs »…
Bien plus nombreux que les « Costumés » qui posent devant leurs objectifs…
Les « fotografs fotografiés »…
Ce qui donnaient parfois des scènes ahurissantes certains n’hésitant pas à se vautrer parterre…
Personnellement je préfère la capture des regards…
Pour débusquer une émotion derrière le masque…
Mars…
Le confinement le plus strict intervenant avec la fermeture prématurée du carnaval, je me rabattais sur les bourgeons de mon jardin…
Un défi en « Macrofotografie » pour saisir les minuscules fils d’araignée…
Je repérais dans mon jardin une longue tige toute « finote » de « Troène d’Europe » appelé aussi « Raisin de Chien » (ligustrium vulgare)…
La zone de netteté se révélant extrêmement mince quand on shoote en « Macro » avec un diaphragme ouvert au maximum, il me fallut prendre une vingtaine de « foto » et fusionner avec un logiciel adéquate les zones de netteté de chacune pour obtenir la netteté totale sur toutes les feuilles de ce haut de tige…
Ainsi se découvrent les joies de la « Macro »…
Avril…
En plein confinement, obligation de me rendre sur la terre ferme à « l’Ospedale all’ Angelo » (l’Hôpital de l’Ange) de Mestre …
Avec le contingentement de toutes les liaisons maritimes et terrestres, rejoindre la terre ferme depuis notre île du Lido de Venise devenait une aventure…
J’en profitais pour shooter Venise depuis le Ferry…
Le pont des soupirs, le pont le plus « fotografié » au monde, sans aucun touriste ! …
Seul passe dessous le bateau vert des éboueurs…
Je shootais le pont à un des rares moment où le soleil l’éclairait pendant un bref moment…
Le reste de la journée, coincé entre le Palais des Doges et les Prisons, il demeurait à l’ombre…
Le bassin de « San Marco » avec la pointe de la Douane et l’entrée du grand canal dans des eaux lagunaires on ne peut plus calmes en ces heures où normalement elles s’encombraient d’une navigation intense…
Mai…
Le carnaval terminé depuis longtemps, apparurent les nouveaux masques vénitiens obligatoires partout et bien évidemment sur le « Vaporetto »…
Le capitaine dans sa cabine…
À cette période-là, obligation aussi de porter des gants, aujourd’hui complètement abandonnés…
Le personnel de la compagnie maritime, talkie-walkie en main, surveillait et contrôlait les opérations…
Les petits bateaux privés n’échappaient pas à la règle…
Le 18 mai 2020, 1er jour de la « Fase 2 » du dé-confinement à Venise…
L’occasion pour nous d’effectuer quelques courses indispensables, impossible à réaliser depuis deux mois…
Direction le centre historique et malgré le temps maussade je n’oubliais pas mon appareil-foto…
Le pont du « Rialto », désertique…
Les kiosques à souvenirs dans la zone de « San Marco » irrémédiablement clos…
Sous les arcades des « Procuraties », rideaux baissés au « Florian » le plus célèbre des cafés vénitiens…
Le « Canalazzo », le Grand Canal ainsi nommé par les anciens, sans vaporetti, sans taxis, sans gondoles, sans barques privées…
Du jamais vu…
Pour fuir cette morosité, je me réfugiais sur mes lieux privilégiés et isolés de la lagune sauvage…
La gracieuse Aigrette Garzette dans sa blanche tenue…
Qu’elle ébouriffait par moment…
Le « Cavaliere d’Italia », oiseau emblématique de ces endroits secrets de la lagune…
Juillet…
Depuis « l’Altana » de ma cousine à « Castello », mon autoportrait de « fotograf » sur les toits vénitiens…
Le goéland, autre oiseau emblématique de la lagune vénitienne…
Pas une mince affaire que de le capturer quand il passe plein vol…
Jamais gagné d’avance de le suivre avec un couple boitier-téléobjectif pesant 3,7 kilos…
Le temps maussade et ses quelques gouttes de pluie ne m’empêchaient pas de « fotografier » l’enfilade de lauriers fleuris bordant la petite rue longeant la « Riva del Corinto » du « Lido di Venezia »…
Ni ces pins maritimes affectueusement penchés au-dessus des bancs publics pour nous protéger de la pluie, voire du soleil…
Aout…
L’affiche de la « Mostra del Cinema »…
Bien qu’ayant une fois encore obtenu l’accréditation comme « fotografo della Mostra », le plus ancien festival de cinéma de la planète, mes rendez-vous quotidiens pendant six semaines sur la terre ferme m’empêchèrent de shooter les artistes sur le tapis rouge…
Je capturais, pour reprendre mon expression favorite, « les hommes de l’ombre qui bossaient en plein soleil », ceux sans qui la Mostra serait impossible…
La force de 3 costauds s’avérait nécessaire rien que pour poser un cube de pierre sur un diable…
Octobre…
La « Veleziana », grande régate de voiliers organisée par « La Compagnia della Vela di Venezia », compétition sportive impliquant 190 voiliers depuis les petits 6 mètres jusqu’aux « Maxi », et un millier de voileux rien que pour les équipages…
Passage devant l’île de « Sant’ Elena »…
Spinnaker en son allure grand largue, profitant du vent arrière…
Novembre…
La perle rare, la seule expo ouverte à Venise dans les jardins de la « Marinaressa » dans le « sestiere de Castello », l’exposition se tenait en extérieur, ceci expliquait cela…
Mes deux œuvres préférées du jour…
« The Rest of Your Life » 2020, par Paul Chamberlain…
« Marta et l’Elefante » 2019, par Stefano Bombardieri, sculpteur de Brescia, Italie…
Au sortir de l’expo, dernier cliché de la lagune en cette fin d’après-midi où se profilaient en ombres chinoises les silhouettes du campanile de San Giorgio et de la Salute…
Décembre…
Sur la plage de « San Nicolò » à l’extrême nord-est de l’île du Lido, les « bécasses de mer », en français les « huitriers pie », oiseau caractéristique, au grand bec rouge lui permettant de casser les coquillages…
Une balise bâbord de la passe d’entrée de port de « San Nicolò », en arrière-plan le phare de la péninsule de « Punta Sabbioni »…
L’envol des « bécasses de mer »…
Depuis le 3 octobre de cette année 2020 le « MoSe » (acronyme de MOdulo Sperimentale Elettromeccanico) fonctionne…
Système de défense contre « l’Aqua Alta » formé de rangées de vannes mobiles escamotables sous la forme d’impressionnants caissons jaunes permettant d’isoler la lagune vénitienne de la mer Adriatique durant les phénomènes des hautes marées…
Gros plan…
Un trait de lumière dans le ciel matinal et nuageux me permettait d’accrocher au-dessus du « MoSe » les cimes enneigées des « Dolomites »…
Le phare de « San Nicolò » juste avant le lever du jour…
Cette année fut douloureusement marquée par la disparition de Renato, mon frère ainé, Maître d’Art, créateur d’automates…
Salut l’artiste, salut frangin…
Une année bien pourrie…
Claudio Boaretto
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