Janvier 2020, voici le moment venu de la rétrospective des « foto » shootées en 2019…
Pour ce faire, je sélectionne mes « foto » préférées parmi les « moins mauvaises » de l’année, n’étant pas assez vaniteux pour les qualifier de « meilleures »… Il nous faut tenir notre place avec humilité dans ce monde de l’image où s’expriment tant de grands « fotografs » talentueux…
Pas de série cohérente dans cette récapitulation, les clichés pris tout au long de l’année diffèrent aussi bien par le sujet, la lumière, la couleur, le cadrage, le format, la technique ainsi que par les boîtiers et objectifs utilisés…
Mais le thème commun pour 95% reste Venise et sa lagune…
Janvier 2019…
Commençons par les traditionnelles retrouvailles des « Vieux Ados » en Bretagne sud, cadre magnifique pour un « fotograf »…
Quiberon…
La silhouette du château « Turpault » dans une ambiance hivernale…
Georges Turpault, filateur de Cholet, le construisit en 1904 et le baptisa « Château de la Mer »… 550 m² de surfaces habitables, tournées vers les flots, cernées d’un parc de 4 900 m2, une propriété privée qui ne se visite pas…

Le fameux « Phare des Poulains » à Belle-Isle-en-Mer…
À cet endroit, la mer monte, entoure la pointe du Phare et le transforme en îlot que l’on ne peut plus atteindre à pied…

Je rejoignais sur la hauteur le phare construit en 1868…
Les panneaux photovoltaïques sur le toit assure une autonomie de 10 jours sans soleil. Un groupe électrogène de 7,5 kW permet de faire le complément en absence d’ensoleillement sur de plus longues périodes …

Autre endroit exceptionnel de Belle-Isle, les aiguilles de Port Coton…

Retour à Venise…
Quand les conditions climatiques le permettent nous profitons parfois d’un moment de grâce…
Un spectacle extraordinaire s’offre à nos yeux : les sommets enneigés des « Dolomites » s’érigent alors en décor d’arrière-plan de la Sérénissime…
Pour prendre ce cliché je me trouvais à 5 kilomètres de San Marco et à 150 kilomètres des premiers contreforts montagneux…

Février 2019…
Un peu d’architecture…
L’ Excelsior, Palace 5 étoiles de style oriental vénitien-byzantin, situé le long de la plage du Lido de Venise…
J’avoue un faible pour son côté kitsch, ses créneaux, ses coupoles et ses tourelles…
Vous noterez au passage la digue de sable installée l’hiver pour protéger les cabines de plage de l’hôtel de la montée des flots pendant les périodes de « l’aqua alta » …

L’heure rose capturée au mois de février sur la lagune…
Nous pouvons vraiment parler de capture vu la fugacité de cet éphémère instant…

Venise dans le « Caigo », le brouillard…
Passants sur le « ponte dei Sette Martiri » au sortir de la Via Garibaldi…

De l’autre côté du pont, le soleil tentait vainement de percer le brouillard…

Le passage entre les « Giardini » et le quartier du « Paludo » à « Castello »…

Et déjà le carnaval…

Une harmonie de couleur pour ce couple le long de « San Giorgio Maggiore »…

Gros plan sur la Costumée…

Sur le Costumé…

Changement de tonalité…

Mars 2019…
Une palombe farouche me scrutait avec inquiétude dans les bois d’une île lagunaire…

Avril 2019…
Sur la plage, accouplement du « Fratino », Gravelot à collier interrompu (Charadrius alexandrinus), petit oiseau migrateur de 18 centimètres et 50 grammes… Espèce menacée très protégée en Italie…

Retour à l’architecture…
Le « Molino Stucky », Palace monumental 5 étoiles de la chaine Hilton depuis 2007…
Giovanni Stucky, audacieux industriel, construisit les moulins en 1895 profitant des canaux vénitiens pour utiliser les transports aquatiques, plus rapide à l’époque que les transports terrestres… Quand l’activité battait son plein les Moulins Stucky employaient 1500 ouvriers, fonctionnaient jour et nuit et sortaient 2500 quintaux de farine par jour…
Située plein nord, il s’avère difficile de « fotografier » la façade principale de ce bâtiment toujours à l’ombre…
Par temps clair, seul un petit créneau d’une demi-heure, aux premières lueurs de l’aube, permet de capturer cette façade éphémèrement ensoleillée…
Cliché, pris à 06:05 du matin du 15 avril 2019… Vu qu’il me faut 40 minutes de vaporetto pour parvenir sur les lieux, alors que je ne me lève jamais avant 9 heures du mat et dois me faire violence pour prendre ma douche avant midi, je considère ce cliché comme un véritable exploit !…

Une foto prise sous quelques gouttes de pluie sur la plage déserte de San Nicolò de l’île du Lido…
Le regard se porte naturellement vers le mirador de surveillance où convergent les gros nuages gris et la petite allée pavée qui traverse la plage, tandis que les parasols forment comme des chapeaux pointus sur la ligne d’horizon…

Mai 2019…
L’avifaune reprenait vie dans la lagune sauvage et loin des lieux fréquentés par le tourisme de masse débutait la période de nidification et d’accouplement…
Le vol élégant du « Cavaliere d’Italia », l’échasse blanche (Himantopus himantopus), oiseau spécialement protégé en Italie…

Les « Fenicoterri rosa », les flamants roses (Phoenicopterus roseus) s’installent depuis plusieurs années sur la lagune de Venise…
Grâce au recensement récent effectué en 2019 par l’association ornithologique de Venise et la Société Vénitienne des Sciences Naturelles, 10412 flamants roses sont dénombrés sur notre territoire…
Malgré le nombre, débusquer ces oiseaux sauvages s’avère difficile, … Il ne faut pas oublier que la lagune de Venise compte 55000 hectares d’eau, de hauts-fonds, d’îles, d’îlots et de « Barene » (lais)…
Après plusieurs jours de recherche Je les trouvais alors que je guidais une équipe de tournage de « Connaissance du Monde » qui souhaitait absolument filmer les flamants de la lagune…
La chance me souriait ce jour de début mai… Ils s’envolèrent pour se reposer un kilomètre plus loin… 4 fois de suite nous les débusquions, le cameraman était aux anges, moi aussi…
Ma foto préférée du jour, shootée à fond de focale avec mon Tamron G2 150-600 sur mon Nikon D500 APS-C, soit focale à 900mm…

Parmi les oiseaux emblématiques de la lagune, la belle « Garzetta » Aigrette Garzette (Egretta garzetta)…
Rigolote quand elle s’ébouriffait…

Autre représentant de l’avifaune vénitienne, la « Volpoca », Tadorne de Belon (Tadorna tadorna), espèce à mi-chemin entre les canards et les oies sauvages…
Mâle reconnaissable à sa caroncule rouge au-dessus du bec…

« l’ Avocetta » Avocette élégante (Recurvirostra avosetta), seule espèce d’avocette vivant en Europe, reconnaissable à son bec caractéristique, long et incurvé vers le haut, approprié à sa façon de se nourrir originale : elle entrouvre le bec et écume l’eau en surface. Pour cela, elle manœuvre le bec dans un va-et-vient latéral tout en filtrant les aliments…

La période des accouplements battait son plein, ce couple de « Cavaliere d’Italia » en témoignait…

Cette maman couveuse inquiète me surveillait de son œil rond…

La « Beccaccia di mare » Huîtrier pie (Haematopus ostralegus)…
Encore un très bel oiseau lagunaire que l’on rencontre rarement…
On remarque d’abord chez lui ses yeux rouges et son bec orangé de 8 à 9 centimètres… Bec puissant avec lequel il ouvre ou casse par percussion la plupart des mollusques bivalves comme les moules, les coques ou les huîtres…
Quand il se sent repéré il reste sans bouger pendant de très longs moments…
Armé de mon habituelle patience, fier de l’avoir shooté marchant…

Juin 2019…
Dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain, « L’European Cultural Center » organise l’exposition « Personal Structures » dans différents lieux à Venise dont les jardins de la « Marinaressa »…
Dans la famille « Bigfoot » je choisis « Le Siffleur medium », sculpture en bronze 220 x 174 x 80cm d’Idan Zareski, artiste franco- israélien…

Survol des « Frecce Tricolori » », les Flèches Tricolores, patrouille de la force aéronautique nationale italienne, au-dessus de « l’Arsenale »…
Alors qu’elles n’avaient pas survolé Venise depuis 14 ans, nous bénéficiions pour la deuxième année consécutive de leur passage, événement spectaculaire qu’un « fotograf » ne pouvait rater…

Les mains monumentales de Lorenzo Quinn, le fils d’Antony, surplombant un canal d’entrée de l’arsenal…

Hélico prenant son vol au-dessus de la piste d’atterrissage du Lido…
En raison de la vitesse des rotors principal et arrière, en « foto » la difficulté résidait à ne pas choisir un temps de pose trop rapide afin de ne pas figer les pales de l’hélico et conserver leur impression de mouvement, ni trop lent pour garder la netteté sur l’appareil se déplaçant rapidement…

Même combat pour ce vénérable « Douglas Dc 3 Dakota »…

Juillet 2019…
Hugo H, mon gendre et néanmoins mon artiste-peintre vénitien préféré, croquait, debout et à la gouache s’il vous plait, l’arbre-pieuvre de l’île de la Certosa…
Quel talent !…

« Plastic Reef » (récif en plastique), installation fascinante de Federico Uribe (Colombie/USA) au Palazzo Bembo à Rialto…
L’installation jouait sur une juxtaposition de récifs coralliens et paysages marins pleins de vie réalisés sur un support potentiellement destructeur des océans, le plastique…

Commentaire de mon ami Michel K. :
« On en vient même à savourer la beauté paradoxale des bouquets de fourchettes et cuillères, les couleurs et les formes de tous ces objets littéralement métamorphosés.
Comment ne pas être fascinés ? »…

Une « foto Macro » de pommes de pin maritime…
Quelques copains « fotografs » me dirent : « Claudio, ce n’est pas de la Macrophotographie mais de la Proxiphotographie »…
Désolé, les gars mais vous avez tort, ma « foto » c’est de la « Macro »…
Sachons déjà que quoi l’on parle…
La « Macro », avec un objectif spécialisé, permet de « fotografier » des sujets avec un rapport d’agrandissement de 1/1, taille réelle, jusqu’à 10/1, dix fois plus gros…
Si le rapport d’agrandissement est inférieur, soit 1/2 ou 1/3 ou moins, nous tombons alors dans le domaine de la « Proxi »…
Quand je shoote en « Macro », j’ouvre toujours au maximum mon diaphragme, en l’occurrence à f/2.8… Conséquence, une très faible profondeur de champ, pas plus épaisse qu’une feuille de papier à cigarette…
Pour pallier ce problème et conserver un maximum de netteté sur l’ensemble du sujet « fotografié » j’utilise la technique dite du « Focus Stacking »…
Explications :
je règle la netteté sur l’endroit du sujet le plus proche de moi et prends une première « foto »…
Ensuite je décale légèrement sur l’arrière mon point de netteté et prends une deuxième « foto »…
Et ainsi de suite…
Pour les pommes de pins ci-dessous j’ai pris une bonne dizaine de « foto »…
Ensuite, avec un logiciel dédié, je fusionne toutes les « foto » pour obtenir une netteté parfaite sur l’ensemble du sujet…
Le tour est joué…
Voilà pourquoi certains crurent à de la « Proxi » vu la netteté de mes pommes de pin malgré la grande ouverture de mon diaphragme en « Macro »…

Fin août débutait la 76ème édition de la Mostra del Cinema de Venise…
Fotograf » accrédité, je détenais et détiens encore le privilège de shooter les plus grandes stars du grand écran…
La Reine-mère, la plus célèbre des actrices française, Catherine Deneuve…

La magnifique Juliette Binoche…

Le plus beau des beaux gosses, Brad Pitt…

Ce type possède une présence et un charisme extraordinaire…

Un autre beau gosse oscarisé, bien français, Jean Dujardin…

Le ténébreux Louis Garrel, …

La souriante Emmanuelle Seigner…

L’éternel ado Vincent Lacoste…

Septembre 2019…
La Mostra continuait…
L’extraordinaire Meryl Streep…

La combattante Ariane Ascaride…

Terminons cette revue d’acteurs par le trop sympathique Jean-Pierre Darroussin…
Une sacrée belle brochette d’artistes que ce millésime 2019…

À la biennale d’art contemporain côté Jardin, le salon de l’Égypte…
Les faces habituelles des sphinx disparaissaient remplacées par des écrans mobiles vous suivant presque du « regard »…
Quand tant d’expositions et de musées contemporains ne nous proposent plus que films et vidéos sur écrans petits ou grands, ces représentations insolites des sphinx m’enthousiasmaient…

Octobre 2019…
L’envie me vint de prendre quelques « foto » en contre-jour sur la lagune de Venise…
La plupart du temps, le « fotograf » lambda évite le contre-jour car soit le sujet « fotografié » est complètement « bouché », soit l’arrière-plan est irrémédiablement cramé…
Le défi :
réussir des sujets en contre-jour avec des arrière-plans bien exposés pour obtenir un effet graphique avec un côté « ombres chinoises »…
Deux jeunes sur le canal « delle Scoasse » partaient tranquillement en gondole en vue de s’entrainer pour les prochaines régates…
Au loin, l’île de « Poveglia »…

Dans la même veine, dentelle d’aiguilles de pin maritime face à la lagune…

Une tradition interrompue depuis 1950 fut renouvelée en 2019, afin de permettre aux Vénitiens de se rendre à pied au cimetière de « San Michele » à l’occasion de la commémoration des saints et des morts…
Un pont flottant provisoire posé jeudi 31 octobre jusqu’au 10 novembre reliait Venise à son cimetière sur l’île de « San Michele »…

Une ancienne « foto » montre ce pont posé sur de vrais bateaux avant 1950…

Novembre 2019…
Au Lido de Venise devant la lagune, réouverture après plusieurs années de restauration du sanctuaire et ossuaire militaire appelé communément par les vénitiens le « Tempio Votivo della Pace » (le Temple Votif de la Paix) où reposent les ossements de 3190 soldats et marins tombés pendant les deux guerres mondiales…

La nuit, sur le haut du dôme, la statue de la vierge illuminée dialogue avec la lune gibbeuse…

Les ossements de mon grand-oncle, le capitaine Mariano Giri, reposent dans cet ossuaire… Blessé mortellement en France à Verdun, il succombait à ses blessures le 19 décembre 1918…
Sur cette ancienne « foto » de l’album de ma grand-mère, Mariano pose à gauche en compagnie de son frère Virgilio à droite…

Je passais un temps infini pour restaurer méticuleusement cette foto dont voici l’état original…

Après la tempête et « l’aqua altissima » du 12 novembre voici l’état dans lequel nous retrouvions quelques « vaporetti » et « Motoscafi »…

Ce qui n’empêchait pas les touristes venus se marier à Venise de poser sous les arcades du Palais des Doges, même si le bas de la robe de la mariée n’était plus immaculé…Tous nos vœux de bonheur…

À la Biennale d’Art Contemporain, côté Arsenal, nous fûmes marqués par la « Barca Nostra » exposée sur le quai du bassin…
L’épave du bateau coulé en raison de l’incompétence de son capitaine le 18 Avril 2015 dans le détroit de Sicile, à 96 km de la côte libyenne et 193 km au sud de l’île de Lampedusa…
il s’agit du naufrage de migrants le plus meurtrier de la Méditerranée au cours des dernières décennies avec seulement 28 survivants et entre 700 et 1100 disparus…
Barca Nostra, monument collectif et mémorial, métaphore de toutes les migrations, de toutes les dérives dans lesquelles la démocratie sombre, ainsi que les principes d’égalité et de solidarité…

À « l’Arsenale », l’occasion de refaire un clin d’œil aux Mains de Quin…

Décembre 2019…
Dans les « Giardini Reale », Jardins Royaux, le « Ponte Levatoio », l’unique pont de levis de Venise…

Terminons par le sapin de Noël devant la mythique « Piazzetta » et ses deux colonnes…

Fin de la rétrospective de l’année « foto » 2019, avec l’espoir de ne pas trop lasser les visiteurs du blog…
Claudio Boaretto