En cette mi-septembre 2024, cap sur le château des Ducs de Duras, un joyau local encore inconnu pour nous. Soixante kilomètres à parcourir, mais ici, sur les petites routes du Lot et Garonne serpentant entre coteaux et vallons, le trajet se mesure davantage en temps qu’en distance. Il nous faudra environ une heure et demie pour atteindre notre destination…
Avant de partir, un petit détour chez Monsieur Gogole pour visualiser une foto aérienne du château… La D708 nous guide directement à l’entrée, pointée par une flèche rouge, la flèche bleue indiquant la cour intérieure…

Depuis la départementale, je tente de capturer la façade sud-ouest. L’angle restreint de la prise de vue m’offre cette image, la meilleure possible dans les circonstances …

Nous franchissons le portail monumental, flanqué de ses tours marquant l’entrée dans l’enceinte…

Pour les curieux, voici un peu d’histoire sur le château, pour les autres reprendre les textes écrits en noir :
« Au début du XIVème siècle, Gaillard de Goth, frère du premier pape français, Clément V, hérite de Duras. Il bénéficie de l’argent pontifical pour transformer son château en une forteresse imprenable. Par mariage avec Arnaud de Durfort, Marquise de Goth apporte en dot la seigneurie de Duras et c’est ainsi que la famille de Durfort devient Durfort-Duras et qu’elle possèdera le château jusqu’en 1838.
Situé dans une zone territoriale stratégique lors de la guerre de Cent-Ans les Durfort-Duras ont su tirer leur épingle du jeu au gré des alliances et des avantages financiers. La fin de la guerre aurait pu inaugurer un temps de paix, mais durant les Guerres de Religion les Durfort-Duras rejoignent les protestants et s’opposent ainsi au roi de France. Blaise de Montluc, envoyé par le Roi, assiège le château en 1562. La famille éprouvée décide alors de rentrer dans le rang et en contrepartie obtient le titre de comte.
Leur ascension ne s’arrête pas là : les Durfort-Duras deviennent comtes puis marquis et enfin, par faveur de Louis XIV, ducs en 1689 et pair de France en 1755.
Louise Félicité d’Aumont, petite-fille des Durfort-Duras devient la princesse Louise de Monaco en épousant le prince Honoré IV de Monaco en 1777. Ce mariage avec un prince Grimaldi explique le lien qui existe encore à ce jour avec la principauté de Monaco. Son Altesse Sérénissime le Prince Souverain Albert II de Monaco a d’ailleurs visité la demeure de ses ancêtres le 4 juillet 2017 et le château fait partie des sites historiques Grimaldi de Monaco. »
Une plaque commémore le passage récent du Prince de Monaco…

« Après des siècles de conflits, le château connaît, aux XVIIème et XVIIIème siècles, de profonds bouleversements architecturaux, il devient ainsi une magnifique demeure de plaisance agrémentée de jardins à la française s’étendant jusqu’au bord du Dropt. Cependant la Révolution française n’épargne pas le Château de Duras qui est partiellement pillé et détruit.
Après plusieurs acquisitions privées successives, il est laissé à l’abandon. Usé par le temps, il est finalement racheté par la commune en 1969 lors d’une vente aux enchères. Classé Monument Historique l’année suivante, il fait l’objet depuis 50 ans de campagnes de restaurations constantes. C’est désormais un des fleurons du patrimoine aquitain et un site incontournable du Lot-et-Garonne.
En 2018, un partenariat avec le Mobilier national a été mis en place. Ancien Garde-Meuble de la Couronne, cette institution a été créée en 1604 par Henri IV. Le Mobilier national a pour mission d’assurer l’ameublement des résidences présidentielles et des hautes administrations de l’État, de créer des œuvres d’art contemporain, d’entretenir et restaurer ses collections, de mettre en valeur et faire connaître son patrimoine.
L’ameublement du château a été réalisé en deux étapes et permet de se rendre compte de ce que pouvait être « la vie de Château ». Il a été choisi de mettre en place des meubles du XIXème siècle dans le style troubadour qui reprend le goût de la Renaissance pour rappeler les belles heures des ducs de Durfort-Duras au XVIIème siècle. En 2018 c’est d’abord l’aile de la Duchesse qui a été aménagé, puis ont suivi en 2019 les appartements du Duc. Aujourd’hui le Château de Duras présente une remarquable exposition de 230 objets (billard, fauteuils, tables, tapis, tableaux, sculptures, tapisseries…) »
Nous avançons sur le grand parvis, révélant la façade sud-est du château…

Un regard en arrière dévoile l’entrée fortifiée gardée par ses deux tours…

Depuis le piton rocheux sur lequel le château se dresse, s’offre une vue imprenable sur la vallée du Dropt, soulignant son emplacement stratégique…

Nous débutons notre exploration des niveaux inférieurs par la boulangerie, reconstituée pour les visiteurs …

La grande cuisine, dite « au Cent Fagots », également mise en scène pour restituer l’atmosphère de l’époque …

Un panneau explicatif détaille l’usage des lieux et les pratiques culinaires de l’époque…

La vaste cheminée, avec ses fausses braises et un bœuf embroché, reconstitue la cuisine des grands festins…

Autre pan de cette imposante cuisine…
Entre parenthèses, petit défi « fotografic », sans cramer les trop clairs extérieurs, sans boucher les trop sombres intérieurs…

Après avoir arpenté des couloirs sombres, nous atteignons le « Grand Puits » …

Source vitale pour le château, se révèle impressionnant vu de près avec ses trente-trois mètres de profondeur…

Nous passons ensuite dans la salle des faïences, où s’exposent diverses pièces historiques…

Un panneau explicatif éclaire les visiteurs sur l’histoire des faïences exposées…

Focus sur une vitrine…

La seconde cuisine, nous indique le panneau…

Pas évident les indices pour différencier les salles, d’où le bénéfice des inscriptions…

Et l’importance des panneaux explicatifs…

Encore une salle où la signalétique s’avère précieuse car n’indique vraiment une salle d’armes…

Je les cherche, les armes, rien de probant…

En revanche la forge avec son impressionnant soufflet capte mon regard…

La petite salle à manger…

finement meublée grâce à la collaboration du Mobilier National…

L’immense « Salle des Maréchaux »…

Nous atteignons la loggia révélant « l’Ancienne Haute Cour », très minérale, indiquée par la flèche bleue dans la première illustration de ce billet…

Panneau explicatif…

Je descends pour me rendre en face et shooter la loggia …

En empruntant l’escalier en haut de la loggia, nous accédons à une vaste salle sous une splendide charpente en forme de carène inversée…

Le panneau nous informe sur l’usage de ce grand espace…

Cet autre cliché permet de remarquer quelques-unes des douze cheminées de part et d’autre de la salle de la charpente…

Un petit coup d’œil à l’extérieur…

La grande salle à manger, ornée de meubles d’époque, illustre le faste des lieux…

Nous découvrons la salle du billard, elle aussi meublée par le Mobilier National…

L’obscure salle des fantômes, éclairée de façon dramatique, abrite une armure fixée au mur …
Ça fleure la théâtrale mise en scène…

La chambre de la duchesse, inaccessible mais visible depuis une ouverture, ce qui ne permet pas de shooter l’ensemble et pervertie les perspectives…

Après un passage dans le « jardin de la Fée », une vue sur la façade nord-ouest du château s’offre à nous…

Retour à l’intérieur, en chemin diverses salles exposent des objets variés sans grand rapport avec le château, seul cet alambic attire mon attention …

De salles en couloirs obscurs, notre visite touche à sa fin…

À l’extérieur, après un parcours pédestre et compliqué de contournement en contrebas, je tente de fotografier la façade sud-ouest, mais la longueur du château rend la tâche difficile …

Je prends une deuxième foto pour compléter la première…

Faute d’apporter mon objectif ultra-grand-angle, je fusionne deux foto, ne pouvant faire mieux…

Château visité, mission accomplie…
Claudio Boaretto